Elogede l'oisivetĂ© - - Bertrand Russell - L’Éloge de l'oisivetĂ© est une pĂ©pite dĂ©nichĂ©e dans l’Ɠuvre immense et protĂ©iforme de Bertrand Russell. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe pour s'attaquer aux fondements mĂȘmes de la civilisation moderne.
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Nousavons empruntĂ© le titre de notre article Ă  Bertrand Russell qui, en 1932, a publiĂ© L'Éloge de l'oisivetĂ©. Il y propose la rĂ©duction du temps de travail Ă  quatre heures par jour, devenue, d'aprĂšs lui, possible grĂące aux progrĂšs de la technologie moderne. Russell n'est ni le premier, ni le dernier Ă  prĂ©coniser ce changement et Ă  critiquer la valeur excessive La mission du site 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale est de vous faire dĂ©couvrir le meilleur de la pensĂ©e sans vous prendre la tĂȘte », en misant sur un format particuliĂšrement clair et synthĂ©tique. Cours par e-mail MĂ©thodologie de la dissertation Les 5 secrets de la culture gĂ©nĂ©rale Les 5 secrets pour Ă©crire clairement PrĂ©pa HEC thĂšme Aimer » Liens utiles Produits et services Interface de formation ChaĂźne YouTube Contacter Romain Treffel La mission du site 1000 idĂ©es de culture gĂ©nĂ©rale est de vous faire dĂ©couvrir le meilleur de la pensĂ©e sans vous prendre la tĂȘte », en misant sur un format particuliĂšrement clair et synthĂ©tique. Cours par e-mail MĂ©thodologie de la dissertation Les 5 secrets de la culture gĂ©nĂ©rale Les 5 secrets pour Ă©crire clairement PrĂ©pa HEC thĂšme Aimer » Liens utiles Produits et services Interface de formation ChaĂźne YouTube Contacter Romain Treffel TĂ©lĂ©chargezgratuitement le livre Eloge de l’oisivetĂ©, publiĂ© le 18/01/2002 par l'Ă©diteur Allia en format .epub ou .pdf. Le fichier a des 38 pages et sa taille est de 182kb (fichier .epub). Le fichier a des 38 pages et sa taille est de 182kb (fichier .epub). ★★★★☆ Ă©toiles sur 5 de 775 notesEloge de l'oisivetĂ© Petite Collection - de Bertrand RUSSELL AuthorCaractĂ©ristiques Eloge de l'oisivetĂ© Petite CollectionLe paragraphe suivant rĂ©pertorie des faits communes concernant Eloge de l'oisivetĂ© Petite CollectionLe Titre Du LivreEloge de l'oisivetĂ© Petite CollectionDate de ParutionTraducteurNazam EwenChiffre de Pages326 PagesTaille du MBLangue du LivreAnglais et FrançaisÉditeurSt. Dominic's PressISBN-100182519330-CPTType de E-BookEPub PDF AMZ AFP ODOCde AuteurBertrand RUSSELLEAN530-4259514233-KFVNom de FichierEloge-de-l'oisivetĂ©-Petite-Collection.pdfTĂ©lĂ©charger Eloge de l'oisivetĂ© Petite Collection Livre PDF GratuitAvec ce livre Ă©crit en 1930 l’éditeur poursuit son propre Ă©loge de la paresse pour installer une vĂ©ritable collection Et dans ce livre comme dans les autres c’est la morale du travail de l’Etat esclavagiste» qui est stigmatisĂ©e l’oisivetĂ© Ă©tant supposĂ©e nous en libĂ©rerIf looking for a ebook by SĂ©nĂšque Éloge de loisivetĂ© La Petite Collection French Edition in pdf form then you have come on to the correct websiteL’oisivetĂ© otium n’était pas pour les Romains un vilain dĂ©faut mais au contraire le contrepoint nĂ©cessaire au negotium Ă  l’activitĂ© celle des affaires courantes et extraordinaires qui dilapident le temps et exacerbent les passionsEloge de lOisivetĂ© Petite Collection de Bertrand Russel Poche Commandez cet article chez Eloge de loisivete Bertrand Russel Allia Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec 5 de rĂ©duction ou tĂ©lĂ©chargez la version eBookFormat BrochĂ© EAN13 9782844850836 ISBN 9782844850836 Éditeur Éditions Allia Date de publication 26012002 Collection Petite collection Nombre de pagesAcheter le livre Eloge de loisivetĂ© Bertrand Russell Éditions Allia Petite collection 9782844850836 DĂ©couvrez notre rayon Essais LittĂ©raires “Les mĂ©thodes de production modernes nous
ÉLOGEDE L’OISIVETÉ Bertrand Russell (1932) L’auteur : Bertrand Russell (1872-1970) Russell est un mathĂ©maticien, logicien, philosophe, Ă©pistĂ©mologue, homme politique et moraliste britannique. Russell est considĂ©rĂ© comme l'un des philosophes les plus importants du XXĂšme siĂšcle. Sa pensĂ©e peut ĂȘtre prĂ©sentĂ©e selon trois grands axes : ‱ La
En fait, c'est dans son incertitude mĂȘme que rĂ©side largement la valeur de la philosophie. Celui qui ne s'y est pas frottĂ© traverse l'existence comme un prisonnier prisonnier des prĂ©jugĂ©s du sens commun, des croyances de son pays ou de son temps, de convictions qui ont grandi en lui sans la coopĂ©ration ni le consentement de la raison. Tout dans le monde lui paraĂźt aller de soi, tant les choses sont pour lui comme ceci et pas autrement, tant son horizon est limitĂ©; les objets ordinaires ne le questionnent pas, les possibilitĂ©s peu familiĂšres sont refusĂ©es avec mĂ©pris. Mais [...] Ă  peine commençons-nous Ă  philosopher que mĂȘme les choses de tous les jours nous mettent sur la piste de problĂšmes qui restent finalement sans rĂ©ponse. Sans doute la philosophie ne nous apprend-elle pas de façon certaine la vraie solution aux doutes qu'elle fait surgir mais elle suggĂšre des possibilitĂ©s nouvelles, elle Ă©largit le champ de la pensĂ©e en la libĂ©rant de la tyrannie de l'habitude. Elle amoindrit notre impression de savoir ce que sont les choses; mais elle augmente notre connaissance de ce qu'elles pourraient ĂȘtre; elle dĂ©truit le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversĂ© le doute libĂ©rateur, et elle maintient vivante notre facultĂ© d'Ă©merveillement en nous montrant les choses familiĂšres sous un jour inattendu. Mais Ă  cĂŽtĂ© de cette fonction d'ouverture au possible, la philosophie tire sa valeur - et peut-ĂȘtre est-ce lĂ  sa valeur la plus haute - de la grandeur des objets qu'elle contemple, et de la libĂ©ration Ă  l'Ă©gard de la sphĂšre Ă©troite des buts individuels que cette contemplation induit ». Bertrand Russell. ProblĂšmes de philosophie. 1912 Payot 1989, p. ThĂšme La philosophie. Questions Qu'est-ce qui fait la valeur de la philosophie ? N'a-t-elle pas plusieurs vertus ? Lesquelles ? ThĂšse La valeur de la philosophie ne tient pas Ă  sa capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux questions qu'elle affronte. A l'inverse de la science qui parvient Ă  des rĂ©sultats positifs, la philosophie ne construit pas de savoirs positifs. Les questions qu'elles posent demeurent ouvertes car son champ de rĂ©flexion est le problĂ©matique. Il s'ensuit qu'elle cultive l'incertitude mais c'est largement» ce qui fait sa valeur. Celle-ci se dĂ©cline de deux maniĂšres D'une part le doute philosophique est ouverture au possible. D'autre part il Ă©largit des frontiĂšres du Moi en le dissolvant dans la contemplation de l'infinitĂ© de l'univers. Il est ainsi le vecteur d'une sĂ©rĂ©nitĂ© et d'une libertĂ© intĂ©rieure que seul peut connaĂźtre un spectateur dĂ©sintĂ©ressĂ© du monde. Eclaircissements Ce texte propose un Ă©loge de la philosophie car ce qui a de la valeur, c'est ce qui inspire le respect ou l'estime. Or paradoxalement, la valeur de la philosophie ne tient pas Ă  ce qu'elle fait grandir la science des hommes et comble l'esprit dans son dĂ©sir de savoir. Sa valeur rĂ©side dans son incertitude. Notons que la prĂ©cision "largement" contient une rĂ©serve. L'incertitude n'Ă©puise pas la valeur de la philosophie mais elle en est une dimension essentielle. Qu'est-ce donc que l'incertitude et en quoi est-ce une vertu ? L'incertitude est le propre d'un esprit qui ne peut pas adhĂ©rer Ă  un contenu de pensĂ©e parce qu'il a conscience de sa faiblesse thĂ©orique. Ne satisfaisant pas aux exigences rigoureuses de la vĂ©ritĂ©, celui-ci demeure douteux. Etre incertain consiste donc Ă  ĂȘtre travaillĂ© par le doute. En ce sens, l'esprit philosophique est le contraire d'un esprit dogmatique. Il s'Ă©tonne, interroge et cherche une vĂ©ritĂ© capable de rĂ©sister aux objections des sceptiques. Bertrand Russell montre que cette attitude est Ă  l'opposĂ© de l'attitude spontanĂ©e. Aussi dĂ©crit-il, en termes quasi platoniciens, les caractĂ©ristiques de l'homme Ă©tranger au questionnement philosophique. Celui-ci est un prisonnier. L'auteur Ă©numĂšre la nature des chaĂźnes le retenant prisonnier et nous apprenons que ce sont Les prĂ©jugĂ©s du sens commun. Les croyances de son temps et de son pays. L'habitude qui rend familier le monde environnant. Au fond, Russell pointe les mĂȘmes pesanteurs que celles que Platon indique dans l'allĂ©gorie de la caverne. AntĂ©rieurement Ă  l'Ă©veil philosophique, l'esprit est le jouet de divers conditionnements. Il a une passivitĂ© propice aux redoutables sĂ©ductions du doxique. Les choses lui semblent aller de soi, et il croit tellement qu'elles sont comme on les dit couramment qu'il oublie de se demander si on les dit comme elles sont. Russell insiste sur ce carcan des convictions qui ont grandi en lui sans la coopĂ©ration ni le consentement de sa raison ». Comme Platon et Descartes, il Ă©pingle la fatalitĂ© de l'enfance qui fait qu'on a absorbĂ© avec le lait maternel et l'apprentissage d'une langue, quantitĂ© de croyances Ă  l'Ă©laboration desquelles la raison n'a pas concouru. Il s'ensuit que l'esprit est toujours dĂ©jĂ  vieux de ce qu'il a inconsciemment incorporĂ© de telle sorte que penser revient Ă  se rĂ©veiller de cette somnolence et Ă  dire non Ă  un impensĂ© se donnant Ă  tort pour une pensĂ©e personnelle. Car l'inertie intellectuelle a ceci de prĂ©judiciable qu'elle confĂšre l'autoritĂ© d'Ă©vidences aux prĂ©jugĂ©s les plus dĂ©nuĂ©s de fondement rationnel. L'Ă©vidence est le caractĂšre d'Ă©noncĂ©s dont la vĂ©ritĂ© saute aux yeux. DĂšs lors comment douter de ce qui paraĂźt Ă©vident ? Le sentiment de l'Ă©vidence rend impermĂ©able au doute. Et l'inaptitude au doute va de pair avec l'Ă©troitesse d'esprit car tant qu'on est persuadĂ© de possĂ©der la vĂ©ritĂ©, on n'est pas enclin Ă  remettre en question ses certitudes. Les convictions opposĂ©es sont d'emblĂ©e disqualifiĂ©es. L'esprit passif est adhĂ©rent et bornĂ©. Il adhĂšre tellement qu'il est indisponible Ă  d'autres maniĂšres de penser que les siennes au point de leur opposer une fin de non recevoir mĂ©prisante. Manque d'imagination. Que l'on puisse avoir tort n'effleure mĂȘme pas. Suffisance et sottise du dogmatisme. La philosophie affranchit de cette misĂšre intellectuelle et morale. Elle suggĂšre des possibilitĂ©s nouvelles, elle Ă©largit le champ de la pensĂ©e en la libĂ©rant de la tyrannie de l'habitude ». Il n'y a rien de pire qu'une Ăąme habituĂ©e affirme Russell en Ă©cho Ă  PĂ©guy. Une Ăąme habituĂ©e est une Ăąme morte. Elle est tellement victime de la familiaritĂ© des significations dont elle est la caisse de rĂ©sonance qu'elle a perdu toute capacitĂ© d'Ă©tonnement et toute libertĂ© de faire surgir des significations ayant leur source dans sa propre activitĂ©. Or qu'est-ce que la pensĂ©e en l'homme ? C'est la fonction du possible. Le possible c'est ce qui n'est pas mais peut ĂȘtre. C'est ce qui existe dans la reprĂ©sentation avant de l'ĂȘtre dans la rĂ©alitĂ© si d'aventure l'homme se mĂȘle de faire exister ce qu'il a commencĂ© Ă  imaginer ou Ă  projeter. La reprĂ©sentation du possible est donc capacitĂ© de s'affranchir des limites du rĂ©el pour se projeter vers ce qui a son principe dans l'esprit humain. Tout contexte culturel est ainsi structurĂ© par un imaginaire propre Ă  un peuple donnĂ© et l'expĂ©rience montre que les imaginaires sont multiples et divers. Etre habituĂ© consiste Ă  ĂȘtre prisonnier d'un imaginaire singulier au point d'avoir perdu la possibilitĂ© de le confronter Ă  d'autres imaginaires et d'en interroger la valeur de vĂ©ritĂ©. A l'inverse, philosopher c'est faire retour sur l'esprit pour dĂ©voiler le monde comme un esprit ou une libertĂ© peut le faire. C'est par exemple opposer Ă  l'ordre de l'ĂȘtre celui du devoir-ĂȘtre et cela consiste Ă  juger le monde auquel on appartient, en substituant aux normes sociales convenues, les normes spirituelles et morales. C'est envisager d'autres significations et d'autres valeurs que celles qui sont, elles aussi, convenues. Cette libertĂ© n'est rendue possible que par un effort d'affranchissement de la tyrannie de l'habitude ». Avec le mot tyrannie », l'auteur insiste sur la force et l'arbitraire du pouvoir qui asservit l'esprit Ă  son insu. Comme Platon, il fait gloire Ă  la philosophie de dĂ©stabiliser le dogmatisme arrogant de ceux qui n'ont jamais traversĂ© le doute libĂ©rateur » et de promouvoir ainsi une vĂ©ritable libĂ©ration intellectuelle et morale. Mais ce n'est pas tout. La philosophie a encore un mĂ©rite plus grand, une valeur plus haute. Non seulement elle fait respirer l'air de la libertĂ© intellectuelle et morale mais elle a encore l'avantage d'Ă©largir les intĂ©rĂȘts du Moi Ă  une dimension telle que ceux-ci perdent toute consistance. Russell dĂ©crit ici l'ascĂšse des prĂ©occupations du Moi individuel que produit la philosophie par la seule efficacitĂ© de la contemplation de son objet. Son objet est la vĂ©ritĂ©, l'Etre dans sa totalitĂ© et ces objets sont proprement infinis. Dans la lumiĂšre de cet horizon, le Moi individuel se dĂ©leste de la fonction centrale qu'il occupe dans l'existence Ă©gotiste du sujet non pensant. Les intĂ©rĂȘts privĂ©s sont remis Ă  leur place. Non point qu'ils soient sans intĂ©rĂȘt mais enfin leur caractĂšre dĂ©risoire dans l'infinitĂ© de l'univers apparaĂźt au grand jour. Et il y a dans cette dĂ©couverte une libĂ©ration inouĂŻe des soucis qui empoisonnent d'ordinaire la vie des hommes. Vus d'une certaine hauteur ceux-ci se relativisent et l'agitation inquiĂšte des existences quotidiennes bornĂ©es, l'angoisse s'apaisent, laissant place Ă  la sĂ©rĂ©nitĂ©, au dĂ©tachement et Ă  l'impassibilitĂ© d'une existence consacrĂ©e Ă  la recherche de la vĂ©ritĂ© impersonnelle. Il y a lĂ  une expĂ©rience attestĂ©e par de nombreux grands penseurs et savants. Je commençais Ă  m'apercevoir, avouait dans le mĂȘme esprit Einstein, qu'au-dehors se trouve un monde immense qui existe indĂ©pendamment de nous autres ĂȘtres humains, et qui se tient devant nous comme une grande et Ă©ternelle Ă©nigme mais accessible, au moins en partie Ă  notre perception et Ă  notre pensĂ©e. Cette considĂ©ration me fit entrevoir une vĂ©ritable libĂ©ration et je me rendis bientĂŽt compte que les hommes que j'avais appris Ă  estimer et Ă  admirer avaient trouvĂ©, en s'abandonnant Ă  cette occupation, la libĂ©ration intĂ©rieure et la sĂ©rĂ©nitĂ© ». De mĂȘme FrĂ©dĂ©ric Joliot disait que La pure connaissance scientifique nous apporte la paix dans l'Ăąme en chassant les superstitions, en nous affranchissant des terreurs nuisibles et nous donne une conscience de plus en plus exacte de notre situation dans l'univers ».Conclusion La philosophie peut s'honorer par sa fonction critique d'affranchir de l'arrogance du dogmatisme et de l'Ă©troitesse d'esprit de l'attitude commune. Mais plus fondamentalement la libĂ©ration qu'elle promeut opĂ©re une transformation radicale de l'existence. Elle permet Ă  celui qui s'y adonne de conquĂ©rir la paix de l'Ăąme et la sagesse qui sont la rĂ©compense Russell dit "l'effet induit" d'un amour dĂ©sintĂ©ressĂ© de la vĂ©ritĂ©. 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Difficile de prĂ©dire ce que sera le travail Ă  horizon 15 ou 20 ans dans un contexte de transformation numĂ©rique. Tout l’enjeu consiste Ă  adapter les modes d’organisations des entreprises Ă  ces ruptures technologiques qui modifient la nature mĂȘme du pu Ă©crire Bertrand Russel 1872-1970 en ces temps de campagne Ă©lectorale oĂč le mot travail » se trouve projetĂ© au centre des dĂ©bats ? En faisant paraitre, en 1932, Eloge de l’oisivetĂ© », le mathĂ©maticien-philosophe, par ailleurs membre de l’aristocratie britannique tout en ayant militĂ© de nombreuses annĂ©es au Parti travailliste, n’avait alors qu’une idĂ©e, certes polĂ©mique promouvoir la baisse du temps de travail au profit d’un temps libre consacrĂ© aux loisirs studieux ». En ces annĂ©es de taylorisme triomphant oĂč les idĂ©ologies socialistes et capitalistes s’opposaient frontalement, Russel choisit d’inscrire sa rĂ©flexion iconoclaste dans une problĂ©matique sociale pour comprendre l’origine des inĂ©galitĂ©s et imaginer une nouvelle organisation politique de la sociĂ©tĂ©. Pour lui, pas de doute, la cause des grands maux dans le monde moderne» provient de l’association malheureuse entre travail » et vertu ». En clair, la glorification de la sueur n’étant destinĂ©e qu’à entretenir une morale d’esclaves » et d’en dĂ©duire qu’à l’ùre de l’abondance » rendue possible par l’industrialisation, la valeur travail se doit d’ĂȘtre le philosophe utopiste, la source du bonheur universel » ne peut advenir que par une baisse significative du temps de travail il va mĂȘme jusqu’à recommander 4 heures par jour
, condition pour que le bonheur et la joie de vivre prennent la place de la fatigue nerveuse, de la lassitude et de la dyspepsie. » Si un tel dĂ©tour philosophique n’a d’autre intĂ©rĂȘt que de rappeler que la question du travail reste plus que jamais au centre des enjeux Ă©conomiques et politiques de nos sociĂ©tĂ©s, le travail », tantĂŽt facteur d’épanouissement personnel ou vu comme enjeu d’aliĂ©nation, n’en finit pas d’évoluer du fait de la diffusion de nouvelles technologies et d’un environnement Ă©conomique mondial du travailEntre ceux qui prĂ©figurent la disparition du salariat et d’autres, plus radicaux, qui annoncent la fin du travail, il est bien sĂ»r impossible de prĂ©dire la future nature de ce que sera le travail dans les 10, 20 ou 50 prochaines annĂ©es. Une chose semble nĂ©anmoins certaine le numĂ©rique, la robotique et l’intelligence artificielle, souvent annoncĂ©s comme destructeurs d’emplois par quelques techno-prophĂštes », devraient ĂȘtre Ă  l’origine d’une mutation et non une disparition du travail. En la matiĂšre, chaque fois que le progrĂšs et les innovations remettent en cause les habitudes, dont celles sur le travail, un discours anxiogĂšne se rĂ©pand, sapant les espoirs placĂ©s dans le progrĂšs technologique. Il y a dĂ©jĂ  plus de vingt ans, l'Ă©conomiste amĂ©ricain Jeremy Rifkin prophĂ©tisait la fin du travail» suite Ă  l’arrivĂ©e massive des robots et de l'informatique. Plus proche de nous, en septembre 2013, les universitaires Carl Benedikt Frey et Michael Osborne faisaient paraitre une Ă©tude alarmiste concluant que prĂšs de 47% des emplois amĂ©ricains Ă©taient potentiellement automatisables Ă  une Ă©chĂ©ance non spĂ©cifiĂ©e, peut-ĂȘtre une dĂ©cennie ou deux ». Depuis, d’autres Ă©tudes plus nuancĂ©es avançant qu’à peine 10% mĂ©tiers seraient en danger du fait de l'automatisation. Comme souvent, bon nombre d’études qui paraissent sur ce sujet se focalisent presque exclusivement sur le passif » en omettant de mettre en lumiĂšre l’actif », en l’occurrence les crĂ©ations d’emplois issues de ces mutations. En suivant ce raisonnement manichĂ©en, il y a fort Ă  parier que nous en serions Ă  encore recenser le millier d’ouvriers soudeurs, forgerons et autres architectes de marine ayant disparu de la construction navale en omettant de citer les millions de nouveaux emplois créés du fait de l’émergence de nouveaux moyens de transport aviation civile et automobile.Quelles futures organisations du travail ?S’il est Ă©vident que l’actuelle rĂ©volution technologique sera source de crĂ©ation et de destruction d’emplois, l’important est de pouvoir comprendre comment ces emplois de demain s’intĂ©greront aux organisations du travail mis en place dans les entreprises et les administrations. C’est tout le pari du dernier rapport de France StratĂ©gie, Imaginer l’avenir du travail - Quatre types d’organisation du travail Ă  l’horizon 2030. Ce document prospectif met en avant 4 pistes d’évolutions des modes d’organisation du travail Il y a d’abord l’hypothĂšse d’un fort dĂ©veloppement des organisations apprenantes » dans lesquelles le travailleur est largement autonome tout en bĂ©nĂ©ficiant d’un cadre managĂ©rial participatif. DĂ©centralisation des dĂ©cisions, autonomie, enrichissement du travail, apprentissage, travail en Ă©quipe
 sont les maĂźtres mots de cette forme d’organisation ».Dans le mĂȘme temps, et afin de s’adapter Ă  un contexte concurrentiel toujours plus marquĂ©, les entreprises continueront Ă  privilĂ©gier des modes d’organisation souples, flexibles et connectĂ©s capables de gĂ©nĂ©rer rapidement des produits et des services innovants et de qualitĂ© pour se diffĂ©rencier sur le marchĂ© mondial ». Bienvenue dans l’ùre des plateformes collaboratives virtuelles » ! Comme le prĂ©cise Gilles Babinet dans son dernier essai consacrĂ© Ă  la transformation digitale des entreprises et Ă  l’avĂšnement des plateformes, les entreprises, quelles qu’elles soient, ont vocation Ă  devenir des plateformes, c'est-Ă -dire Ă  ĂȘtre au cƓur des interactions fournisseurs, clients, salariĂ©s
 qui leur permettent de remplir leur mission au mieux. »Enfin, et pour les deux derniĂšres formes explorĂ©es, le modĂšle du super-intĂ©rim » et le taylorisme new age », l’étude avance que ces autres formes d’organisation ultra-flexibles, appuyĂ©es sur des rĂ©seaux de communication trĂšs rapides, pourraient faire disparaitre le modĂšle par ailleurs dĂ©jĂ  largement Ă©cornĂ© d’employeur et de contrat de travail travaillerons-nous demain ? Cette question continue de hanter les rĂ©flexions philosophiques, Ă©conomiques et politiques dans un contexte oĂč, nous dit-on, nos emplois seront peut-ĂȘtre tous remplacĂ©s par des robots Ă©quipĂ©s d’intelligences artificielles. Pour l’heure, et s’il n’est pas facile de se frayer un chemin entre prophĂ©ties techno-alarmistes et appels Ă  la raison au nom du progrĂšs Ă©conomique et social, il est certain que de profonds changements s’annoncent. A coup sĂ»r, ils transformeront notre rĂ©alitĂ© du travail comme la rĂ©volution industrielle l’a fait en son temps. Face Ă  cela, il reviendra Ă , chaque acteur concernĂ© de remodeler sa façon de produire, repenser sa façon de travailler, réécrire le droit du travail et de la protection sociale pour s’adapter Ă  ces nouvelles formes d’emplois. Autant d’enjeux que Russel aurait peut-ĂȘtre pu nous aider Ă  dĂ©crypter s’il s’était lui-mĂȘme penchĂ© sur cette question en ce dĂ©but de XXIĂšme Nos rĂ©alitĂ©s virtuelles », mon nouveau livre paru aux Editions Kawa Avecce livre Ă©crit en 1930, l’éditeur poursuit son propre Ă©loge de la paresse, pour installer une vĂ©ritable collection. Et dans ce livre comme dans les autres, c’est «la morale du travail de l’Etat esclavagiste» qui est stigmatisĂ©e, l’oisivetĂ© Ă©tant supposĂ©e nous en libĂ©rer. Bien sĂ»r, cette volontĂ© Ă©ditoriale est Ă  mettre en perspective avec les changements que crĂ©ent
Le travail est l’opium du peuple et je ne veux pas mourir droguĂ©. Boris Vian Le travail constitue une valeur fondamentale dans notre sociĂ©tĂ© moderne. Aujourd’hui, il n’est plus un moyen pour obtenir le nĂ©cessaire vital, il est ce qui permet l’accumulation et la domination. Il devient une obligation et une façon naturelle de s’épanouir. La sociĂ©tĂ© a fait de ce qui n’était qu’un moyen de subvenir Ă  ses besoins, une finalitĂ© Ă  part entiĂšre. Et si la recherche du bonheur, la dĂ©couverte de soi, l’épanouissement, la culture, les Ă©tudes, la recherche, la rĂ©flexion, l’amitiĂ©, l’amour, la crĂ©ation
 passaient par le loisir, l’otium, la flemme, l’oisivetĂ©, la paresse
 peu importe le nom que l’on veut lui donner, le rĂ©sultat Ă©tant le mĂȘme, un temps Ă  soi mis Ă  profit pour le loisir. J’entends par loisir cet hĂ©ritage lointain de la skholĂš grecque, de l’otium romain, de la vita contemplativa chrĂ©tienne. Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journĂ©e pour lui-mĂȘme est un esclave, qu’il soit d’ailleurs ce qu’il veut politique, marchand, fonctionnaire, Ă©rudit. Friedrich Nietzsche – Humain, trop humain, 1878 La valeur travail Dans l’antiquitĂ©, l’idĂ©al de vie Ă©tait un corps sain et un esprit sage qui se consacre Ă  la Culture et aux Ɠuvres de l’esprit. Les Romains divisaient la vie en deux activitĂ©s. L’otium que l’on traduit par le loisir et le negotium neg, otium par le travail. Le loisir n’était pas oisivetĂ©, il n’était pas improductif. Il Ă©tait avant tout libertĂ©. Le travail Ă©tait considĂ©rĂ© comme source de dĂ©gradation de la nature humaine et comme perte de temps pour les activitĂ©s sociales et citoyennes. Le travail n’était bon que pour les esclaves, les hommes libres ne devaient se consacrer qu’à ce qui Ă©tait considĂ©rĂ© comme la valeur de l’existence proprement humaine la vie publique, les sciences, les arts
 RaphaĂ«l – L’Ecole d’AthĂšnes 1509-1512 – Chambre de la Signature – MusĂ©es du Vatican – Chapelle Sixtine Il ne s’agissait pas de mĂ©priser le travail, mais d’éliminer des conditions de vie l’activitĂ© de satisfaire aux besoins matĂ©riels et aux besoins de survie. Ces besoins n’étaient pas valorisĂ©s ni valorisant car ils Ă©taient aussitĂŽt consommĂ©s dans un cycle de re-production, consommation. Dire que le travail et l’artisanat Ă©taient mĂ©prisĂ©s dans l’antiquitĂ© parce qu’ils Ă©taient rĂ©servĂ©s aux esclaves, c’est un prĂ©jugĂ© des historiens modernes. Les Anciens faisaient le raisonnement inverse ils jugeaient qu’il fallait avoir des esclaves Ă  cause de la nature servile de toutes les occupations qui pourvoyaient aux besoins de la vie. C’est mĂȘme par ces motifs que l’on dĂ©fendait et justifiait l’institution de l’esclavage. Travailler, c’était l’asservissement Ă  la nĂ©cessitĂ©, et cet asservissement Ă©tait inhĂ©rent aux conditions de la vie humaine. Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Paris, Ed. Calmann-LĂ©vy, 1961, pp 95. Peu Ă  peu, au fil des siĂšcles, l’otium est affublĂ© et assimilĂ© Ă  de nombreux synonymes paresse, oisivetĂ©, dĂ©lassement, divertissement
 La paresse remplacera mĂȘme l’acĂ©die ou la paresse spirituelle pour devenir l’un des sept pĂ©chĂ©s capitaux et ĂȘtre rĂ©vĂ©latrice de la civilisation du travail comme valeur centrale de notre sociĂ©tĂ©. La crise morale française porte un nom c’est la crise du travail. Nicolas Sarkozy – Extrait du journal Le Monde – 23 Janvier 2007 On ne doit pas oublier que les concepts qui ont mis en mouvement le monde moderne et bouleversĂ©s notre conception viennent du loisir. L’otium Ă©tait vantĂ© par les philosophes, notamment SĂ©nĂšque, Montaigne ou encore Nietzsche. Pour ces philosophes le travail allait Ă  l’encontre du dĂ©veloppement de la raison les facultĂ©s intellectuelles, de la libertĂ© de conscience et empĂȘchait d’accĂ©der Ă  une rĂ©flexion originale et personnelle. Il ne faut pas oublier que, ne pas travailler, n’est pas nĂ©cessairement synonyme de paresse. Notre rapport au loisir est complexe, et dĂšs notre enfance, la sociĂ©tĂ© nous rĂ©pĂšte que la paresse est mĂšre de tous les vices, et le loisir est souvent vĂ©cu comme une absence. Une absence de travail, une absence de remplissage du temps qui passe. Mais si cette paresse pouvait sauver le monde ? Nous conduire vers les chemins du bonheur ? Gravure de Bonaventure-Louis PrĂ©vost – Frontispice de l’EncyclopĂ©die de Diderot et d’Alembert reprĂ©sentant la Raison et la Philosophie arrachant son voile Ă  la VĂ©ritĂ© rayonnante de lumiĂšre, gravĂ© en 1772 d’aprĂšs le dessin de Cochin datant de 1764. L’éloge de l’oisivetĂ© Qu’il s’agisse de Bertrand Russell avec l’apologie de l’oisivetĂ© » publiĂ© en 1932, du concept de la dĂ©croissance soutenable mis en avant par certains mouvements anti-productivistes, anti-consumĂ©riste et Ă©cologistes, la rĂ©duction du temps de travail n’est pas simplement apologie de l’oisivetĂ©. Mais pour ses objecteurs de croissance il s’agit d’une vĂ©ritable prise de conscience humaniste et Ă©cologique. Pour B. Russell dans l’apologie de l’oisivetĂ© » la valeur travail est un prĂ©jugĂ© moral des classes privilĂ©giĂ©es qui estiment que l’absence d’activitĂ© conduirait la plupart des hommes, surtout ceux des classes les plus pauvres Ă  la dĂ©pravation. L’idĂ©e que les pauvres puissent avoir des loisirs a toujours choquĂ© les riches. Bertrand Russell, l’éloge de l’oisivetĂ©, 1935 Il va dĂ©fendre l’idĂ©e que quatre heures de travail par jour suffiraient pour assurer aux populations les ressources indispensables Ă  la vie. Le travail pourrait ĂȘtre partagĂ© Ă©quitablement et Ă©viter ainsi que le reste de la population ne sombre dans le chĂŽmage et la faim. Les faits et la rĂ©alitĂ© nous le dĂ©montre mais la croyance en la croissance est toujours plus forte. On veut toujours avoir plus, combler nos tensions dans l’accumulation matĂ©rielle en espĂ©rant pouvoir cesser, cesser quoi
? Mais c’est justement cette accumulation qui est facteur de tension sociale et de violence dans notre sociĂ©tĂ©. Cette croissance crĂ©e plus de misĂ©reux que de personnes Ă  qui elle pourrait donner un revenu dĂ©cent. Et que dire de la surexploitation des ressources naturelles
 Le reste du temps pour B. Russell serait consacrĂ© au loisir, Ă  l’oisivetĂ©. Quand je suggĂšre qu’il faudrait rĂ©duire Ă  quatre le nombre d’heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu’il faille dissiper en pure frivolitĂ© tout le temps qui reste. Je veux dire qu’en travaillant quatre heure par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu’il devrait pouvoir disposer du reste de son temps comme bon lui semble. Dans un tel systĂšme social, il est indispensable que l’éducation soit poussĂ©e beaucoup plus loin qu’elle ne l’est actuellement pour la plupart des gens, et qu’elle vise, en partie, Ă  dĂ©velopper des goĂ»ts qui puissent permettre Ă  l’individu d’occuper ses loisirs intelligemment. Bertrand Russell, l’éloge de l’oisivetĂ©, 1935 Une oisivetĂ© forme d’otium qui serait consacrĂ©e Ă  toutes les formes de cultures des plus populaires aux plus intellectuelles, de l’activitĂ© sociale Ă  l’activitĂ© citoyenne en prĂŽnant une Ă©ducation libĂ©rĂ©e. Les activitĂ©s ont Ă©tĂ© inhibĂ©es par le culte du profit. Aujourd’hui une activitĂ© valorisĂ©e et valorisante doit ĂȘtre une activitĂ© qui rapporte. L’idĂ©e que les activitĂ©s dĂ©sirables sont celles qui engendrent des profits a tout mis Ă  l’envers. Bertrand Russell, l’éloge de l’oisivetĂ©, 1935 En rĂ©duisant le temps de travail, la recherche et l’originalitĂ© ne serait pas entravĂ©e. Car toutes les formes de crĂ©ation de recherche, d’éducation
 ne dĂ©pendraient pas de nos besoins de survie. La fatigue nerveuse et la lassitude ne prendraient pas la place du temps libre et selon B. Russell l’homme serait plus enclin Ă  la bienveillance qu’à la persĂ©cution et Ă  la suspicion, il apprendrait le partage, le vivre ensemble et non l’accumulation et la ne peut que faire le rapprochement entre les idĂ©es dĂ©veloppĂ©es par B. Russell et les pensĂ©es de Nietzsche, sur le travail. Dans la glorification du “ travail ”, dans les infatigables discours sur la “ bĂ©nĂ©diction du travail ”, je vois la mĂȘme arriĂšre pensĂ©e que dans les louanges adressĂ©es aux actes impersonnels et utiles Ă  tous Ă  savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu’on sent aujourd’hui, Ă  la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend Ă  entraver puissamment le dĂ©veloppement de la raison, des dĂ©sirs, du goĂ»t de l’indĂ©pendance. Car il consume une extraordinaire quantitĂ© de force nerveuse et la soustrait Ă  la rĂ©flexion, Ă  la mĂ©ditation, Ă  la rĂȘverie, aux soucis, Ă  l’amour et Ă  la haine, il prĂ©sente constamment Ă  la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et rĂ©guliĂšres. Ainsi une sociĂ©tĂ© oĂč l’on travaille dur en permanence aura davantage de sĂ©curitĂ© et l’on adore aujourd’hui la sĂ©curitĂ© comme la divinitĂ© suprĂȘme. – Et puis ! Ă©pouvante ! Le “ travailleur ”, justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ “ individus dangereux ” ! Et derriĂšre eux, le danger des dangers – l’individuum ! [
] Etes-vous complices de la folie actuelle des nations qui ne pensent qu’à produire le plus possible et Ă  s’enrichir le plus possible ? Votre tĂąche serait de leur prĂ©senter l’addition nĂ©gative quelles Ă©normes sommes de valeur intĂ©rieure sont gaspillĂ©es pour une fin aussi extĂ©rieure ! Mais qu’est devenue votre valeur intĂ©rieure si vous ne savez plus ce que c’est que respirer librement ? Si vous n’avez mĂȘme pas un minimum de maĂźtrise de vous-mĂȘme ? Nietzsche. Aurores 1881, Livre III, § 173 et § 206, trad. J. Hervier, Gallimard, 1970 Nietzsche ne critique pas le travail en lui-mĂȘme mais la valeur travail, la glorification du travail ». Il condamne cette idĂ©ologie qui tend Ă  en faire une valeur supĂ©rieure et qui pousse Ă  l’apologie de la croissance Ă©conomique. Pour Nietzsche cette survalorisation du travail conditionne l’individu et serait une volontĂ© politique de canalisation de rĂ©volte et d’épanouissement. Elle l’aliĂ©nerait et le dĂ©tournerait de sa propre humanitĂ©. L’énergie individuelle ne serait plus utilisĂ©e au service de l’individu mais au service de la productivitĂ©. Il n’aura plus la force de penser par lui-mĂȘme ni de se dresser contre l’État. Car le travail possĂšde une fonction policiĂšre qui occupe, soumet, Ă©puise et dĂ©tourne dans la poursuite d’autres buts que ceux que la sociĂ©tĂ© impose. On pourrait mĂȘme parler de valeur SĂ©curitĂ© autant valorisĂ©e aujourd’hui et Ă©rigĂ©e en fin en soi au dĂ©triment de la libertĂ© individuelle. Est-ce que trop de valeur sĂ©curitĂ© n’est pas Ă©gale Ă  un dĂ©sir de contrĂŽle des individus ? Troublant et troublĂ©e de retrouver les 2 thĂšmes phares de notre prĂ©sident Travail et sĂ©curitĂ©. Il faut laisser les gens travailler plus, pour gagner plus, c’est mon programme 
 Moi je veux ĂȘtre le candidat du travail. Nicolas Sarkozy – Extrait du journal Le Monde – FĂ©vrier 2007 On ne dira jamais assez le mal que les 35 heures ont fait Ă  notre pays. Comment peut-on avoir cette idĂ©e folle de croire que c’est en travaillant moins que l’on va produire plus de richesses et crĂ©er des emplois. Nicolas Sarkozy – TĂ©moignage Rembrandt – philosophe en mĂ©ditation 1632 A tort ou Ă  raison ? Est ce qu’il ne dĂ©pend pas de notre survie d’inventer une nouvelle forme de croissance ? On m’aurait menti, les ressources naturelles ne sont elles pas infinies ? Il est difficile d’aller vers un changement, vers une baisse de la consommation au sein de notre sociĂ©tĂ© quand le bonheur de la consommation, de la possession matĂ©rielle est indice de rĂ©ussite, d’épanouissement. La mesure du bonheur sur terre ne devrait pas seulement prendre en compte la croissance Ă©conomique. Je ne dis pas qu’il faudrait travailler quatre heures par jour ou encore ne pas travailler, je dis juste qu’il faudrait peut ĂȘtre revoir nos prioritĂ©s et rĂ©-injecter d’autres valeurs dans la sociĂ©tĂ©. Ne dit-on pas qu’il faut prendre le temps de se poser pour pouvoir rĂ©flĂ©chir. Prendre le temps, sortir du tumulte de nos activitĂ©s pour lĂ©zarder un peu, Ă  profit de soi et forcement des autres. Un temps mis Ă  profit de soi pourrait peut ĂȘtre nous rappeler que nous ne sommes pas tout seul. Toutes les pistes ne sont pas Ă  exclurent
 On peut se laisser rĂȘver Ă  un autre monde. Je vous laisse Ă  la rĂ©flexion et Ă  la paresse
 et la prochaine fois qu’on vous traitera de paresseux soyez en plus fier car l’argent ne mesure pas toutes les richesses. Bandeau de l’article © MusĂ©e d’Orsay, dist. RMN – Vincent van Gogh – La mĂ©ridienne dit aussi La sieste d’aprĂšs Millet – 1890
LĂ©diteur en parle. L’Éloge de l'oisivetĂ© est une pĂ©pite dĂ©nichĂ©e dans l’Ɠuvre immense et protĂ©iforme de Bertrand Russell. Dans la grande tradition des essayistes anglais (Swift, Stevenson), il manie le paradoxe pour s'attaquer aux fondements mĂȘmes de la civilisation moderne. DerriĂšre l'humour et l'apparente lĂ©gĂšretĂ© du propos Travailler moins pour vivre mieuxSi le salariĂ© ordinaire travaillait quatre heures par jour, il y aurait assez de tout pour tout le monde, et pas de chĂŽmage en supposant qu’on ait recours Ă  un minimum d’organisation rationnelle. Cette idĂ©e choque les nantis parce qu’ils sont convaincus que les pauvres ne sauraient comment utiliser autant de loisir. 1932, Éloge de l’oisivetĂ©, Bertrand Russell.[1] Dans les mĂȘmes annĂ©es trente, Keynes prĂ©disait pour l’an 2000 la semaine de 15 heures avec un niveau de vie quatre fois le progrĂšs technique a tenu ses promesses, le bien ĂȘtre promis n’est pas au rendez-vous. En 2000, nos pays sont cinq fois plus riches que dans les annĂ©es 30 mais le travail s’est intensifiĂ© pour certains, il s’est prĂ©carisĂ© pour d’autres, il a disparu pour beaucoup trop de salariĂ©s au lieu d’ĂȘtre partagĂ© entre toutes les mains. Au lieu de nous libĂ©rer, la machine nous a rĂ©duction du temps de travail a bien lieu. C’est celle qui, sans cesse, augmente les effectifs de l’armĂ©e de rĂ©serve composĂ©e de chĂŽmeurs et de travailleurs prĂ©caires pendant que d’autres doivent travailler plus de 40 heures par semaine pendant encore plus d’annĂ©es. C’est Ă  cette inĂ©galitĂ© aussi qu’il faut s’attaquer celle de pouvoir disposer de son temps pour vivre sa vie comme on l’ des ressources et la dĂ©tĂ©rioration de notre environnement nous imposent de revoir notre modĂšle Ă©conomique fondĂ© sur une augmentation permanente de la production de biens dont l’utilitĂ©Ì peut ĂȘtre questionnĂ©e et que le marketing nous enjoint de chantage Ă  l’emploi, quand l’existence de chacun est subordonnĂ©e Ă  l’exercice d’une activitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e, doit cesser pour autoriser une Ă©volution vers un monde plus respectueux de l’environnement et Ă©conome en ressources naturelles. Laisser le marchĂ© continuer Ă  imposer sa loi au nom de la compĂ©titivitĂ© internationale et de la maximisation des profits est faut changer de paradigme On nous dit le travail est vital pour assurer le gĂźte et le couvert, nous disons au contraire qu’assurer Ă  toutes et tous les conditions concrĂštes d’existence est encore beaucoup plus vital pour vivre mieux. Le quasi-monopole de l’emploi comme source de revenu est pour beaucoup dans la valeur sociale qui est accordĂ©e au travail. Pour abolir ce culte du travail, il faut briser ce monopole, il faut garantir un revenu Ă  tous. Batiste Mylondo [2] Nous avons largement les moyens en revenus 1 450 M€ et en patrimoine 12 500 M€ d’assurer Ă  tous les membres de la communautĂ© ce droit universel Ă  une existence digne en toute circonstance. Enfin les machines qui remplacent l’ouvrier peuvent et doivent aussi contribuer Ă  assurer son existence comme le prĂ©conisait dĂ©jĂ  Jean de Sismondi 1773- 1842 .Ainsi avec ce revenu de vie on peut Travailler moins en rĂ©duisant le temps consacrĂ© Ă  un emploi contraint, nĂ©cessaire pour vivre mais peu valorisant,Travailler mieux en se libĂ©rant d’un emploi facilement automatisable, d’un emploi nocif et inutile pour soi et pour la moins Avec la semaine de quatre jours et l’allocation d’existenceLes travaux de Pierre Larrouturou l’ont montrĂ© la semaine de quatre jours n’est pas une hĂ©rĂ©sie Ă©conomique, elle est au contraire la seule solution pour partager les emplois qui existent encore. Mais malgrĂ© quelques timides expĂ©riences on tourne le dos Ă  une telle perspective. On incite encore ceux qui ont un emploi Ă  travailler plus la durĂ©e hebdomadaire en France d’un plein temps est aujourd’hui de plus de 38 heures ! et on repousse l’ñge de dĂ©part Ă  la retraite ; Ces choix ont pour consĂ©quences l’augmentation du chĂŽmage, l’accroissement sans fin des dĂ©penses sociales pour rĂ©parer les dĂ©gĂąts Ă  la fois du chĂŽmage de masse, de la prĂ©caritĂ© et de la surcharge de travail sur des salariĂ©s de moins en moins nombreux. Rythme de vie trop rapide, surcharge de travail, manque de temps pour soi ou pour leurs proches, trajets trop longs
 Les actifs de six pays occidentaux dont la France ont certaines aspirations quant au futur de leur vie professionnelle. Mais les 12 074 salariĂ©s interrogĂ©s pour une Ă©tude internationale aspirent surtout Ă  ralentir le rythme 78 % et travailler moins 51 % ! Guirec Gombert, HELLOWORKPLACE [3]Le partage des emplois avec l’allocation d’un revenu d’existence peut rĂ©soudre la quadrature du cercle qui est celle de libĂ©rer du temps sans baisse des revenus pour le travailleur, ni augmentation du coĂ»t du montre que pour le salariĂ© rĂ©munĂ©rĂ© au Smic, avec l’AUE Ses revenus augmentent de 20 % ;son temps libre hebdomadaire augmente de 50 %avec une journĂ©e de travail libĂ©rĂ©e, en thĂ©orie, un emploi serait créé pour quatre emplois salariĂ©s existants,La productivitĂ© de l’entreprise ne manquerait pas d’augmenter ce qui autoriserait une augmentation nominale des salaires avec un accord collectif. Ainsi, avec l’AUE c’est un vĂ©ritable cercle vertueux qui s’enclenche au profit de tous les cette exemple un ouvrier payĂ© au SMIC pour 35h par semaine est rĂ©munĂ©rĂ© 1464 €, en 4 jours avec l’AUE de 900 € et une contribution CAUE de 244 € serait rĂ©munĂ©rĂ© 1740 €.Voir la prĂ©sentation complĂšte Avec l’allocation d’existence, le temps partiel n’est plus synonyme de prĂ©caritĂ©. On peut choisir de partager son temps entre un emploi Ă  temps partiel et d’autres activitĂ©s comme pour s’occuper de ses enfants ou de ses proches, pour crĂ©er, pour prendre des responsabilitĂ©s syndicales, associatives, politiques
 On peut dĂ©cider de prendre un congĂ© de six mois pour un voyage, pour des travaux, force du revenu universel est ici double d’une part, il assure positivement» un socle de revenus et d’autre part, il laisse chacun libre de complĂ©ter cette base par des revenus d’activitĂ© salariĂ©e. La modulation du temps de travail et la discontinuitĂ© de l’activitĂ© ne sont plus des menaces mais des opportunitĂ©s. Julien Dourgnon [4]Ce vĂ©ritable salaire socialisĂ© avec l’AUE, ouvre la voie Ă  la civilisation du temps libĂ©rĂ© » chĂšre Ă  AndrĂ©Ì Gorz et Ă©mancipe l’ĂȘtre humain de sa condition de prolĂ©taire, condamnĂ© Ă  perdre sa vie Ă  essayer de la cette rĂ©duction du temps de travail concertĂ©e est une voie prometteuse pour mieux distribuer les emplois, la combiner avec l’allocation d’existence permet en sus d’aller aussi vers le travail hors de l’emploi mieux en libĂ©rant le travail du carcan de l’emploiDĂ©jĂ  en 1884, William Morris, fondateur de la Socialist League [5] dans un texte intitulĂ© travail utile et vaine besogne, dĂ©nonçait le travail dĂ©nuĂ© de sens et inutile Un travail digne de ce nom suppose l’espoir du plaisir dans le repos, dans l’usage que nous ferons de son produit et dans la mise en Ɠuvre quotidienne de nos talents crĂ©atifs. Tout autre travail que celui-lĂ Ì€ ne vaut rien – c’est un travail d’esclave – c’est besogner pour vivre et vivre pour besogner.[6]Un siĂšcle et demi plus tard, rien n’a changĂ©, bien au contraire. Le travail aliĂ©nĂ© triomphe seulement le travail paie peu mais l’emploi salariĂ© n’est plus Ă©mancipateur. Il est trop souvent cause de souffrances. 90 % des salariĂ©s s’interrogent sur leur emploi actuel. Un salariĂ© sur quatre est en Ă©tat d’hyper stress, plus des deux tiers des 29 millions de salariĂ©s consomment des psychotropes, se dopent ou ont des addictions pour affronter leurs conditions de travail et le stress [7]. La crise de sens du travail touche de plus en plus tĂŽt les salariĂ©s, les cadres comme les les salariĂ©s aspirent Ă  changer de mode de vie et Ă  un travail plus valorisant. La pandĂ©mie Covid 19 a accĂ©lĂ©rĂ© ce phĂ©nomĂšne de dĂ©sertion du marchĂ© de l’emploi. LibĂ©rer le travail du carcan de l’emploi qu’on nous impose est devenue une l’aide de la technologie, le revenu d’existence permet d’accompagner ces profondes mutations et de s’échapper de ces emplois devenus inutiles ou absurdes, voire dangereux pour son intĂ©gritĂ© physique ou psychique. Il donne la possibilitĂ© de redĂ©couvrir un mĂ©tier, de s’approprier de nouveaux savoir-faire, des compĂ©tences, des responsabilitĂ©s, de crĂ©er de la vĂ©ritable valeur pour soi, pour les siens, pour la viabilise ainsi des mĂ©tiers aujourd’hui peu rĂ©munĂ©rateurs Un jeune paysan n’est plus obligĂ© d’exercer un emploi complĂ©mentaire pour Ă©quilibrer le budget de la ferme, cumulant ainsi plus de 70 heures de travail par semaine. S’il vit en couple, avec l’AUE, les deux conjoints ont des choix de vie beaucoup plus larges ils peuvent ensemble se consacrer entiĂšrement Ă  leur activitĂ© agricole, ils peuvent employer quelqu’un Ă  mi-temps, prendre des vacances d’existence est le prix Ă  payer par toute la communautĂ© pour l’émancipation, l’épanouissement et l’inclusion de chacun de ses membres. Comme le souligne Nancy Fraser dans Qu’est-ce que la justice sociale ? ce systĂšme de redistribution universel rĂ©ellement transformateur peut modifier progressivement l’équilibre du pouvoir entre le capital et le travail en minant la marchandisation de la force de permettra de faire le tri entre les emplois inutiles les fameux bullshit jobsde David Graeber et les emplois dont on ne peut se passer parce qu’ils ont une vĂ©ritable utilitĂ© des Ă©boueurs de New York montre qu’il est possible de valoriser des mĂ©tiers pĂ©nibles mais trĂšs utiles pour la sociĂ©tĂ©. Aujourd’hui, plus de 50 ans aprĂšs une grĂšve historique de 9 jours, qui avait noyĂ©Ì la ville dans les ordures en fĂ©vrier 1968, un ouvrier au service de la propretĂ© Ă  New York gagne jusqu’à 70 000 $ par an aprĂšs cinq ans d’anciennetĂ©.[8] Si cette conquĂȘte a Ă©tĂ© possible dans l’antre mondiale du capitalisme, avec ce revenu minimum garanti, chacun sera encore plus fort pour lutter pour de meilleures conditions de Morris dans Travail utile et vaine besogne[9] rĂȘvait de cette libertĂ©Ì qui reste Ă  conquĂ©rir Une fois libĂ©rĂ©s de l’angoisse quotidienne de la faim, quand ils auront dĂ©couvert ce qu’ils veulent vraiment et que rien sinon leurs propres besoins n’exercera plus sur eux de contrainte, les gens refuseront de fabriquer les niaiseries qu’on qualifie d’articles de luxe ou le poison et les ordures qu’on nomme articles bon oui, il existe bien une alternative au sinistre et dĂ©bile projet du travailler plus pour gagner plus, pour que chacun participe avec ses moyens Ă  la crĂ©ation de richesses sans ĂȘtre condamnĂ© Ă  travailler trop, Ă  travailler mal ou au contraire ĂȘtre assignĂ© Ă  l’inaction et Ă  la ce revenu de vie ne permet pas seulement de rĂ©duire le temps de travail dans l’emploi, il autorise Ă  travailler autrement et mieux en osant abandonner un emploi dĂ©nuĂ© de sens, un travail marchandise.[10] Alain SupiotLe travail permet d’habiter le monde, Ă  condition d’ĂȘtre libĂ©rĂ© de cette angoisse de devoir assurer Ă  tout prix le lendemain pour soi et sa famille et ne plus cĂ©der au chantage d’un emploi de survie, Ă  condition de pouvoir donner du sens et du temps Ă  chacune de nos activitĂ©s. L’allocation universelle d’existence ouvre la porte Ă  une sociĂ©tĂ© du choix, du temps libĂ©rĂ© de la compĂ©tition et de la performance individuelle, pour que chacun et chacune, dans une Ă©gale considĂ©ration, trouve sa place dans la communautĂ© des humains et dans le respect de son Van Parijs, philosophe, fondateur du Basic Income Earth Network Il s’agit de construire un État social qui mise intelligemment sur l’épanouissement du capital humain plutĂŽt que sur l’astreinte d’un emploi non choisi. ____________________[1] Éloge de l’oisivetĂ©Ì, Bertrand Russell, premiĂšre Édition, 1932, Routledge and The Bertrand Russell Peace Fondation. Paris Ă©ditions Allia, 2002, pour la traduction française, 40 p. Traduit de l’anglais par Michel Parmentier.[2] Batiste Mylondo, Ne pas perdre sa vie Ă  la gagner, pour un revenu de citoyennetĂ©, Éditions du croquant, 2010.[3] Les salariĂ©s occidentaux aspirent Ă  changer de mode de vie par Guirec Gombert, HELLOWORKPLACE, 23 juin 2016.[4] Julien Dourgnon Revenu universel Pourquoi ? Comment ?[5] Avec entre autres Eleanor Marx, fille de Karl Marx.[6] Texte prĂ©sentĂ© par Anselm Jappe dans La civilisation et le travail Éditions Le passager clandestin, 2013.[7] Quand le travail pousse au dopage une rĂ©alitĂ©Ì pour 69 % des Français, Journal Sud-Ouest, 11/11/2017[8] Lire pages 147 et suivantes Utopies rĂ©alistes de Rutger Bregman, Éditions du Seuil, 2017.[9] Texte prĂ©sentĂ©Ì par Anselm Jappe dans La civilisation et le travail, Éditions Le passager clandestin, 2013[10] Le travail n’est pas une marchandise. Contenu et sens du travail au XXI ° siĂšcle, Alain Supiot, Leçon de clĂŽture du CollĂšge de France du 22 mai
  1. áŒŠŐĄÏƒÎżÏĐŸŃÖ‡ŐȘ Ő§Ń‰ŐĄá‹·áˆŃ†áŒ…á†á‹ŽĐ» ĐșŃ€áˆ’ĐłŐžĐŒáˆ«ŐźÎżĐČ
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Elogede l'oisivetĂ© de Plongez-vous dans le livre Bertrand Russell au format . Ajoutez-le Ă  votre liste de souhaits ou abonnez-vous Ă  l'auteur Bertrand Russell - Livraison gratuite Ă  0,01€ dĂšs 35€ d'achat - Furet du Nord

Accueil Catalogue L'art de philosopher Parution 09 fĂ©vrier 2005 Traduit par Collection Nb. de pages 104 Description Bertrand Russell rĂ©digea les trois essais qui composent cet ouvrage au cours d’un sĂ©jour qu’il effectua aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale. S’adressant Ă  un public d’étudiants, il y dessine le parcours intellectuel que devra suivre l’apprenti philosophe. Il lui propose de se consacrer d’abord Ă  l’étude de la logique, des mathĂ©matiques et de l’histoire des sciences afin d’acquĂ©rir le mode de pensĂ©e le plus favorable Ă  la philosophie, dĂ©finie comme l’art de la conjecture rationnelle ». Les exposĂ©s qu’il consacre avec sa clartĂ© coutumiĂšre Ă  la logique, art de l’infĂ©rence », et aux mathĂ©matiques, art du calcul », sont un Ă©loge Ă  des disciplines d’esprit toujours plus nĂ©cessaires pour faire face aux forces la mesure oĂč cet ouvrage propose une discipline de pensĂ©e rigoureuse et prudente, il conserve toute son actualitĂ© face aux forces ambiantes de l’irrationalisme et aux dogmatismes de toutes sortes. Autres publications Philosophie $30,00 Papier et PDF Philosophie $20,00 Papier et PDF Philosophie $25,00 Papier et PDF De la mĂȘme collection Biographies $14,95 Papier et PDF Philosophie $35,00 Papier et PDF Philosophie $35,00 Papier et PDF Philosophie $35,00 Papier et PDF Philosophie $20,00 Papier et PDF Philosophie $30,00 Papier et PDF Voir tous les livres Suggestions de lecture Philosophie $48,00 - $58,00 Papier et PDF Philosophie $39,00 - $45,00 Papier et PDF Philosophie $35,00 Papier et PDF Philosophie $27,00 Papier et PDF Philosophie $20,00 Papier et PDF Philosophie $20,00 Papier et PDF
Elogede l'Oisiveté par Bertrand Russell ont été vendues pour EUR 6,20 chaque exemplaire. Le livre publié par Editions Allia. Il contient 38 pages et classé dans le genre Livres. Ce livre a une bonne réponse du lecteur, il a la cote 4.1 des lecteurs 795. Inscrivez-vous maintenant pour accéder à des milliers de livres disponibles pour téléchargement
16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 0436 Avec ce livre Ă©crit en 1930, l’éditeur poursuit son propre Ă©loge de la paresse, pour installer une vĂ©ritable collection. Et dans ce livre comme dans les autres, c’est la morale du travail de l’Etat esclavagiste» qui est stigmatisĂ©e, l’oisivetĂ© cultivĂ©e Ă©tant supposĂ©e nous en libĂ©rer. Mais ce que ne voyait pas Russel, c’était que travail et loisir formaient un systĂšme. Le temps social d’avant la fabrique, par exemple, Ă©tait un temps poreux, ouvert Ă  l’interruption fortuite ou rĂ©crĂ©ative. Le temps du manƓuvre, discontinu et souvent inscrit dans une logique domestique, ne connaissait ainsi ni le travail, ni le loisir. Avec la RĂ©volution industrielle est apparu un nouvel usage social du temps, dont le travail devint le rĂ©fĂ©rent absolu. Le temps libre, hors fabrique, s’est ainsi organisĂ© sur son modĂšle. De fait, la mouvance socialiste, tout comme la bourgeoisie rĂ©actionnaire, ont dĂ©fendu une mĂȘme conception du loisir ouvrier, comme temps disponible Ă  l’éducation. Il faudra attendre les annĂ©es 1950 pour que s’affirme une conception ludique des loisirs, toujours suspecte d’ĂȘtre dĂ©bilitante. La notice du traducteur de Russel renvoie Ă  la mĂȘme problĂ©matique. S’inquiĂ©tant de l’inexactitude du terme de loisir, auquel il prĂ©fĂšre la notion antique d’otium, il ne fait que rĂ©actualiser la suspicion du XIXe siĂšcle Ă  l’égard du divertissement non cultivĂ©. Russel ne fait pas exception. S’il combat la morale du travail, c’est au nom d’une morale aristocratique qui vante les valeurs de la distinction, source de l’épanouissement de soi. Eloge de l'oisivetĂ©, Bertrand Russel, Ă©ditions Allia, 26 janvier 2002, 38 pages, 6,20 euros, ISBN-13 978-284485083. Published by texte critique - dans essais Elogede l'oisivetĂ©. par Bertrand RUSSELL. Merci d'avoir partagĂ© ! Vous avez soumis la note et la critique suivantes. Nous les publierons sur notre site une fois que nous les aurons examinĂ©es. 1. Notes. par sur 16 aoĂ»t, 2022. OK, fermer 4,15. 13. RĂ©digez votre avis. DĂ©tails de l'eBook . Allia Date de parution : 12 dĂ©cembre 2012; Marque Ă©ditoriale : Editions Allia; Extrait de la publication Extrait de la publication Éloge de l’oisivetĂ© Extrait de la publication Extrait de la publication   ïą  ïČ  ïČ ïĄ ïź  ïČ  ïł ïł  ïŹ ïŹ Éloge de l’oisivetĂ© Traduit de l’anglais par   ïŁ   ïŹ ï°ïĄ ïČ   ïź    ïČ      ïŻ ïź ïł ïĄ ïŹ ïŹ  ïĄ e , ï°ïĄïŹ   ïĄ  ïź  ,  ïČ  ïłïČ    ïĄ ïČ ïŁ  ïœČïœČ Extrait de la publication    ïČ  ïŻ ïČ    ïź ïĄ ïŹ In Praise of Idleness La premiĂšre Ă©dition deÉloge de l’oisivetĂ©a paru enïœčïœłïœČ dansReview of Reviews. © Routledge&the Bertrand Russell Peace Foundation. © Éditions Allia, Paris,ïœČïœČ,ïœČïœČpour la traduction française. Extrait de la publication ïĄ  ïź ïł plupart des gens de ma gĂ©nĂ©-que la ration, j’ai Ă©tĂ© Ă©levĂ© selon le principe que l’oi-sivetĂ© est mĂšre de tous vices. Comme j’étais un enfant pĂ©tri de vertu, je croyais tout ce qu’on me disait, et je me suis ainsi dotĂ© d’une conscience qui m’a contraint Ă  peiner au tra-vail toute ma vie. Cependant, si mes actions ont toujours Ă©tĂ© soumises Ă  ma conscience, mes idĂ©es, en revanche, ont subi une rĂ©volu-tion. En effet, j’en suis venu Ă  penser que l’on travaille beaucoup trop de par le monde, que de voir dans le travail une vertu cause un tort immense, et qu’il importe Ă  prĂ©sent de faire valoir dans les pays industrialisĂ©s un point de vue qui diffĂšre radicalement des prĂ©ceptes tra-ditionnels. Tout le monde connaĂźt l’histoire du voyageur qui, Ă  Naples, vit douze mendiants Ă©tendus au soleil c’était avant Mussolini, et proposa une lire Ă  celui qui se montrerait le plus paresseux. Onze d’entre eux bondirent Extrait de la publication Suivezl'actu et ne manquez rien des livres numĂ©riques de Bertrand Russell en epub, PDF ou livre audio et tĂ©lĂ©chargement rapide. France > nuit. Librairie EcosphĂšre. Compte. je me connecte ×. Je crĂ©e mon compte. Je m'inscris gratuitement pour accĂ©der Ă  ma bibliothĂšque, imprimer mes factures et recevoir si je le souhaite des newsletters sur les nouveautĂ©s et
Ainsi que la plupart des gens de ma génération, jñ€ℱai été élevé selon le principe que lñ€ℱoisiveté est mÚre de tous les vices. Comme jĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©tais un enfant pétri de vertu, je croyais tout ce quñ€ℱon me disait, et je me suis ainsi doté dñ€ℱune conscience qui mñ€ℱa contraint à peiner au travail toute ma ñ€©Pour parler sérieusement, ce que je veux dire, cñ€ℱest que le fait de croire que le TRAVAIL en lettres majuscules dans le texte est une vertu est la cause de grand maux dans le monde moderne, et que la voie du bonheur et de la prospérité passe par une diminution méthodique du travail.ñ€©Il existe deux types de travail le premier consiste à déplacer une certaine quantité de matiÚre se trouvant à la surface de la Terre, ou dans le sol mÃÂȘme ; le second, à dire à quelquñ€ℱun dñ€ℱautre de le faire. Le premier type de travail est désagréable et mal payé. Le second type est agréable et trÚs bien payé. Le second type de travail peut sĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©tendre de façon illimitée il y a non seulement ceux qui donnent des ordres, mais aussi ceux qui donnent des conseils sur le genre dñ€ℱordres à donner.ñ€©Quand je suggÚre quñ€ℱil faudrait réduire à quatre le nombre dñ€ℱheures de travail, je ne veux pas laisser entendre quñ€ℱil faille dissiper en pure frivolité tout le temps quñ€ℱil reste. Je veux dire quñ€ℱen travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et quñ€ℱil devrait pouvoir disposer de son temps comme bon lui semble.ñ€©Autrefois, il existait une classe oisive assez restreinte et une classe laborieuse plus considérable. La classe oisive bénéficiait dñ€ℱavantages qui ne trouvaient aucun fondement dans la justice sociale, ce qui la rendait nécessairement despotique, limitait sa compassion, et lñ€ℱamenait à inventer des théories qui pussent justifier ses privilÚges. Ces caractéristiques flétrissaient quelque peu ses lauriers, mais, malgré ce handicap, cñ€ℱest à elle que nous devons la quasi totalité de ce que nous appelons la civilisation. Elle a cultivé les arts et découvert les sciences ; elle a écrit les livres, inventé les philosophies et affiné les rapports sociaux. MÃÂȘme la libération des opprimés a généralement reçu son impulsion dñ€ℱen haut. Sans la classe oisive, lñ€ℱhumanité ne serait jamais sortie de la barbarie.ñ€©Les méthodes de production, modernes, nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans lñ€ℱaisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misÚre pour les autres en cela, nous nous sommes montrés bien bÃÂȘtes, mais il nñ€ℱy a pas de raison pour persévérer dans notre bÃÂȘtise indé Russell
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Editeur L'Herne Parution 2020-01-29 Collection Carnets Formats ePub 5,49 € Bertrand Russell Écrits sur l'Ă©ducation ConsidĂ©rĂ© l’une des plus importantes figures intellectuelles du XXe siĂšcle, Bertrand Russell a Ă©crit sur de nombreux sujets, parmi lesquels l’éducation occupe une place de choix. Dans cette anthologie, la premiĂšre du genre en français, Normand Baillargeon et Chantal... Editeur ÉcosociĂ©tĂ© Parution 2019-01-15 Collection Retrouvailles Formats PDF sans DRM, ePub sans DRM 18,99 € PDF sans DRM ePub sans DRM feuilleter Bertrand Russell Histoire de la philosophie occidentale Il existe peu d'histoires de la philosophie en français, et celles que l'on peut lire s'adressent Ă  des spĂ©cialistes ou Ă  des Ă©tudiants. L'Ɠuvre de Bertrand Russell, en revanche, est accessible Ă  tous, sans que pour cela l’exposĂ© des diffĂ©rents systĂšmes perde en quoi... Editeur Les Belles Lettres Parution 2017-09-08 Collection Le goĂ»t des idĂ©es Formats ePub sans DRM 24,99 € feuilleter Bertrand Russell Le Mariage et la morale suivi de Pourquoi je ne suis pas chrĂ©tien Libre penseur, tel fut Bertrand Russell et tel il nous manque en ces temps de pensĂ©e unique, cathodique et pseudo-biensĂ©ante. Aussi bien les marques de son gĂ©nie n'ont-elles pas pris la moindre ride et les textes ici rassemblĂ©s, vieux d’un demi-siĂšcle, ont-ils conservĂ©... Editeur Les Belles Lettres Parution 2017-09-08 Collection Le goĂ»t des idĂ©es Formats ePub sans DRM 10,99 € feuilleter Bertrand Russell Autobiographie 1872-1967 Trois passions simples mais irrĂ©sistibles, a Ă©crit Bertrand Russell, ont commandĂ© ma vie le besoin d'aimer, la soif de connaĂźtre, le sentiment presque intolĂ©rable des souffrances du genre humain ces passions comme de grands vents m'ont poussĂ© Ă  la dĂ©rive, de-ci,... Editeur Les Belles Lettres Parution 2017-08-04 Collection Le goĂ»t des idĂ©es Formats ePub sans DRM 20,99 € Bertrand Russell IdĂ©aux politiques Dans cet ouvrage de philosophie politique Ă©crit dans le tumulte de la PremiĂšre Guerre mondiale, le cĂ©lĂšbre mathĂ©maticien et philosophe anglais Bertrand Russell avance que l’humanitĂ© court Ă  sa perte et qu’il est impĂ©ratif de modifier en profondeur notre maniĂšre de... Editeur ÉcosociĂ©tĂ© Parution 2016-09-13 Collection Retrouvailles Formats PDF sans DRM, ePub sans DRM 10,99 € PDF sans DRM ePub sans DRM Bertrand Russell Eloge de l'oisivetĂ© L’Éloge de l'oisivetĂ© est une pĂ©pite dĂ©nichĂ©e dans l’Ɠuvre immense et protĂ©iforme de Bertrand Russell. Dans la grande tradition des essayistes anglais Swift, Stevenson, il manie le paradoxe pour s'attaquer aux fondements mĂȘmes de la civilisation moderne. DerriĂšre... Editeur Editions Allia Parution 2002-01-28 Collection Petite collection Formats PDF sans DRM, ePub sans DRM 3,99 € PDF sans DRM ePub sans DRM Bertrand Russell Proposed Roads to Freedom THE attempt to conceive imaginatively a better ordering of human society than the destructive and cruel chaos in which mankind has hitherto existed is by no means modern it is at least as old as Plato, whose ``Republic'' set the model for the Utopias of subsequent... Editeur eBooksLib en Parution 1905-06-30 Formats ePub 1,99 € Bertrand Russell The Problems of Philosophy In the following pages I have confined myself in the main to those problems of philosophy in regard to which I thought it possible to say something positive and constructive, since merely negative criticism seemed out of place. For this reason, theory of knowledge... Editeur eBooksLib en Parution 1905-06-30 Formats ePub 1,99 € Guide des formats Les livres numĂ©riques peuvent ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©s depuis votre librairie numĂ©rique ou directement depuis une tablette ou smartphone. 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 Il emprunte diffĂ©rents noms, de nombreuses dĂ©finitions se posent et s’opposent, il reprĂ©sente des philosophies aussi variĂ©es qu’antagonistes. On lui appose une orientation libĂ©rale, socialiste, post-travailliste. On vante la simplification du millefeuille des prestations sociales, on fait l’éloge de l’oisivetĂ©. 
 Mais de quoi parle-t-on ? Pour rĂ©pondre Ă  cette question – si tant est que ce soit possible – nous allons faire un voyage dans le temps et rencontrer ceux qui ont bĂąti l’idĂ©e – dans sa diversitĂ© et ses contradictions – et les autres qui les ont inspirĂ©s. D’une filiation idĂ©ologique complexe, l’idĂ©e d’un revenu universel » versĂ© Ă  tous les habitants d’un État ou d’un territoire est, en effet, apparue Ă  maintes reprises sous la plume de nombreux Ă©conomistes, Ă©crivains, philosophes et hommes politiques au fil des siĂšcles. Beaucoup estiment que l’idĂ©e du revenu universel trouve son origine en 1516, sous la plume de Thomas More, alors qu’il Ă©crivait Utopia. Dans ce lieu qui est nulle part », l’ile d’Utopia, l’existence de tous les membres de la sociĂ©tĂ© doit ĂȘtre assurĂ©e afin que personne ne se trouve dans la nĂ©cessitĂ© de voler, et donc de subir le dernier supplice. Au lieu d’infliger ces terribles punitions, il serait bien plus efficace de fournir Ă  chacun les moyens de subsistance nĂ©cessaires, de sorte que personne ne soit plus dans l’affreuse nĂ©cessitĂ© de devenir, d’abord un voleur, puis un cadavre. » Ainsi, la stricte Ă©galitĂ© entre les citoyens est lĂ©gion, les moyens de production sont propriĂ©tĂ© collective, le systĂšme de pĂ©rĂ©quation entre les villes et la juste rĂ©partition des richesses de l’État sont les piliers de la satisfaction de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Il n’y a pas d’argent, pas de luxe, pas de superflu. Le temps libre est consacrĂ© aux loisirs, les maisons sont prĂȘtĂ©es pour 10 ans, chacun se vĂȘt de la mĂȘme maniĂšre. Chaque pĂšre de famille vient chercher tout ce dont il a besoin et l’emporte sans paiement, sans compensation d’aucune sorte. Pourquoi refuser quelque chose Ă  quelqu’un puisque tout existe en abondance et que personne ne craint que le voisin demande plus qu’il ne lui en faut ? Car pourquoi rĂ©clamer trop, alors qu’on sait que rien ne sera refusĂ© ? Ce qui rend avide et rapace, c’est la terreur de manquer. » Mais cet idĂ©al exige encore une contrepartie hommes et femmes, tous ceux qui en sont capables, doivent travailler, certes peu, mais travailler quand mĂȘme. CanonisĂ© en 1935, le nouveau nommĂ© Saint Thomas More Ă©crit cette satire de l’Angleterre alors que le premier mouvement des enclosures fait des ravages parmi les familles paysannes – abandonnĂ©es sans moyens de subsistance – auparavant nourries par le systĂšme fĂ©odal des tenures. Philosophe, juriste, thĂ©ologien, humaniste et homme politique anglais, cet homme qui mourra sous l’échafaud d’Henri VIII alors qu’il en fut son chancelier est l’un des inspirateurs des Poor Laws instaurĂ©es en Angleterre pendant plus de quatre siĂšcles, l’un des bĂątisseurs de la pensĂ©e humaniste et a posteriori du revenu universel. Deux siĂšcles plus tard, en 1840, s’inspirant d’Utopia, Etienne Cabet renouvĂšlera ce rĂȘve avec Voyage En Icarie. Autre sociĂ©tĂ© idĂ©ale, cette nouvelle contrĂ©e se base elle aussi sur la stricte Ă©galitĂ© entre ses membres, les inĂ©galitĂ©s Ă©tant mĂšre de tous les maux. L’inĂ©galitĂ© de fortune, la propriĂ©tĂ© et la monnaie, enfantent les privilĂšges et l’aristocratie, puis l’opulence et la misĂšre, puis la mauvaise Ă©ducation, puis la cupiditĂ© et l’ambition, puis tous les vices et tous les crimes, puis tous les dĂ©sordres et le chaos, puis toutes les calamitĂ©s et toutes les catastrophes. » Ainsi, quatre principes de base structurent la vie des citoyens vivre, travailler, donner selon ses forces, recevoir selon ses besoins. Comme tout le monde ne peut ĂȘtre mĂ©decin, pour que les uns veuillent ĂȘtre cordonniers, il faut que les cordonniers soient aussi heureux et contents que les mĂ©decins. ». Etienne Cabet, penseur politique français et classĂ© par Karl Marx parmi les socialistes utopiques auxquels il oppose son socialisme scientifique, verra – alors qu’il purge une peine de prison – une petite communautĂ© de colons se crĂ©er autour de ses idĂ©es. En 1847, 150 personnes votent l’ Acte de constitution d’Icarie » et l’élisent comme prĂ©sident. InstallĂ©s sur les rives de la Red River au Texas, mais rapidement dĂ©couragĂ©s par le climat, les maladies qui l’accompagnent et les querelles entre eux, ils l’aboliront au bout d’une annĂ©e. En 1949, Cabet sort de prison et dĂ©cide de reformer le mouvement, un nouvel Acte est votĂ© et la communautĂ© s’installe dans l’Illinois. Il y meurt en 1856. Six ans plus tard, les colons prononcent Ă  nouveau sa dissolution, ruinĂ©s par les consĂ©quences de la guerre de SĂ©cession. Puis une nouvelle communautĂ© dans l’Iowa, dissoute, puis en Californie aux abords de la Russian River oĂč ils n’atteindront jamais l’autosuffisance, rĂ©voquĂ©e en 1886. Notamment inspirĂ© par les thĂšses de l’humaniste hollandais Hugo Grotius et de celles de Jean-Jacques Rousseau pour qui L’argent qu’on possĂšde est l’instrument de la libertĂ©, celui qu’on pourchasse est celui de la servitude », Thomas Pain est considĂ©rĂ©, surtout pour les libĂ©raux, comme le premier penseur du revenu universel. En 1625, dans Le Droit de la paix et de la guerre – aussi Ă  l’origine de notre droit international – Hugo Grotius lui-mĂȘme inspirĂ© d’Aristote, centre sa rĂ©flexion sur ce qu’il nomme la Loi naturelle. Celle-ci agirait sur notre conscience en nous faisant veiller Ă  notre prĂ©servation physique, morale et sociale. Les hommes seraient alors enclins Ă  recevoir une justice rĂ©paratrice des violations de ce droit naturel. Sur cette mĂȘme idĂ©e, le concept de revenu universel » est rĂ©ellement apparu au 18e siĂšcle entre les lignes de Thomas Paine, philosophe britannique engagĂ© dans la rĂ©volution amĂ©ricaine et auteur, en 1797, de La Justice agraire. La rĂ©forme agricole subie par les paysans anglais avec le mouvement des enclosures entrepris des siĂšcles plus tĂŽt en vertu duquel l’autre Thomas rĂȘva d’Utopia, et le dĂ©but de l’industrialisation ayant conduit Ă  l’appauvrissement de la population menĂšrent se pamphlĂ©taire Ă  rĂ©diger le fameux manifeste. Selon lui, chacun devrait recevoir, Ă  sa majoritĂ©, une dotation de 15 Livres. Puis, Ă  50 ans, une allocation annuelle de 10 Livres pour pouvoir finir tranquillement sa vie. Cet argent serait issu d’un fonds commun, prĂ©levĂ© sur l’hĂ©ritage de la propriĂ©tĂ© et distribuĂ© par l’État. Pour Paine, ces allocations compenseraient l’appropriation par certains du bien commun qu’est la terre. La civilisation ayant rendu des hommes plus riches et d’autres plus pauvres que ce qu’ils ne l’auraient Ă©tĂ© dans leur Ă©tat primitif », soit avant l’appropriation, par les plus forts, du sol. Il distingue deux types de propriĂ©tĂ©, une naturelle qui appartient Ă  tous et qui nous a gĂ©nĂ©reusement Ă©tĂ© donnĂ©e par Dieu, et une artificielle ou acquise, inventĂ©e par l’homme. La derniĂšre ne peut ĂȘtre partagĂ©e de façon Ă©gale, car, selon l’auteur, il faudrait que chacun y contribue de la mĂȘme maniĂšre. Elle n’est pas nĂ©gative, mais au contraire source d’amĂ©lioration et de richesse ». La premiĂšre, en revanche, est un droit – le mĂȘme dĂ©veloppĂ© par Grotius 150 ans plus tĂŽt. Mais, cette propriĂ©tĂ© a, de fait, ĂŽtĂ© les droits naturels des autres individus qui Ă  leur Ă©tat primaire en auraient eu l’usufruit. C’est ainsi que tout possesseur de la terre a une dette envers la collectivitĂ©. VoilĂ  aussi pourquoi chaque individu doit pouvoir sans condition, qu’il soit riche ou pauvre, jouir de cette compensation. Il s’agit donc d’une question de justice et non de charitĂ©, pour qu’ aucun individu nĂ© dans un Ă©tat civilisĂ© ne puisse se trouver dans une situation pire que celle oĂč il serait s’il fut nĂ© avant l’établissement de cette civilisation ». Favorable Ă  cette idĂ©e, le gouvernement anglais finira par mettre en place au dĂ©but du 19e siĂšcle le Speenhamland Act ou Loi sur les pauvres », une de ces fameuses et nombreuses Poor Laws inspirĂ©es par Thomas More au 16e siĂšcle. Jusqu’en 1834 un revenu minimum – indexĂ© sur le prix du blĂ© et sur la taille de la famille Ă  prendre en charge – Ă©tait accordĂ© en sus du salaire versĂ© si celui-ci ne suffisait pas assurer l’existence du travailleur. Loin d’un revenu universel stricto sensu, Thomas Paine a nĂ©anmoins posĂ© une premiĂšre pierre Ă  l’édifice. Autre utopiste, Charles Fourier, philosophe français du dĂ©but du 19e est Ă  l’origine de l’étonnant PhalanstĂšre, et par lĂ  mĂȘme, d’une idĂ©e d’allocation universelle. Il classe les individus en 810 catĂ©gories correspondant Ă  autant de passions. Une Phalange l’ensemble des phalanges ne composant pas un doigt, mais bien le PhalanstĂšre, la sociĂ©tĂ© idĂ©ale est composĂ©e d’hommes et de femmes de chaque catĂ©gorie, 1620 personnes en tout, qui oeuvrent en fonction de leurs affinitĂ©s et dĂ©sirs, et allant au cours d’une mĂȘme journĂ©e d’un groupe Ă  l’autre. Il estime en effet que, dans la sociĂ©tĂ© prĂ©industrielle qu’il connaĂźt, l’attirance naturelle des humains pour l’activitĂ© et la vertu est totalement entravĂ©e et pervertie par le travail. Ainsi, chacun est rĂ©munĂ©rĂ© par un revenu minimum annuel garanti duquel sont ĂŽtĂ©s les services dont il a bĂ©nĂ©ficiĂ© au sein de la phalange. S’y ajoute une rĂ©tribution individuelle dont le montant dĂ©pend de la classe dans laquelle l’Ɠuvre rĂ©alisĂ©e se situe nĂ©cessitĂ©, utilitĂ© ou agrĂ©ment. AprĂšs sa mort – car bien qu’ayant tentĂ© il n’y arriva point – certains essayĂšrent de rĂ©aliser des phalanstĂšres expĂ©rimentaux, mais aucun n’y parvint
 les querelles internes en ayant toujours eu raison. L’idĂ©e d’un revenu universel et son orientation sociale et post-travailliste peuvent ainsi se retrouver au coeur du socialisme du XIXe siĂšcle et des mouvements ouvriers qui – face Ă  l’industrialisation – cherchent Ă  libĂ©rer l’individu de l’aliĂ©nation du travail. ProblĂ©matique encore trĂšs ancrĂ©e dans l’actualitĂ©, l’industrialisation et aujourd’hui la robotisation de l’économie permettait alors de produire bien plus, en moins de temps et avec moins d’hommes. Ce que Wassily LĂ©ontief rĂ©sumait ainsi Quand la crĂ©ation de richesses ne dĂ©pendra plus du travail des hommes, ceux-ci mourront de faim aux portes du Paradis Ă  moins de rĂ©pondre par une nouvelle politique du revenu Ă  la nouvelle situation technique. » C’est ainsi qu’en bĂ©nĂ©ficiant d’une ressource minimum sans condition, les citoyens pourraient, potentiellement, gagner en autonomie et en pouvoir de nĂ©gociation face Ă  leurs employeurs. C’est alors – et bien sĂ»r – avec Karl Marx que l’on peut lire aujourd’hui les revendications d’une certaine frange des dĂ©fenseurs du revenu universel. Quand il imagine une sociĂ©tĂ© dĂ©lestĂ©e du salariat, Marx entend que La distribution des moyens de paiement devra correspondre au volume de richesses socialement produites et non au volume du travail fourni. » Dans Le Droit Ă  la paresse, paru en 1880, Paul Lafargue – son gendre – s’inscrit lui aussi dans cette pensĂ©e. Il y dĂ©mystifie le travail et son statut de valeur et prĂŽne avec ferveur la diminution du temps de labeur
 Ă  trois heures par jour. Pour qu’il parvienne Ă  la conscience de sa force, il faut que le prolĂ©tariat foule aux pieds les prĂ©jugĂ©s de la morale chrĂ©tienne, Ă©conomique, libre penseuse ; il faut qu’il retourne Ă  ses instincts naturels, qu’il proclame les Droits de la Paresse, mille et mille fois plus sacrĂ©s que les phtisiques Droits de l’Homme concoctĂ©s par les avocats mĂ©taphysiques de la rĂ©volution bourgeoise ; qu’il se contraigne Ă  ne travailler que trois heures par jour, Ă  fainĂ©anter et bombancer le reste de la journĂ©e et de la nuit. » C’est plus tard, en 1932, dans son Eloge de l’OisivetĂ© que Bertrand Russel s’entendra – en tout cas sur ce point – avec Marx et son gendre. Pour lui, la valeur travail est un prĂ©jugĂ© moral des classes dominantes pour qui l’absence d’activitĂ© conduirait Ă  la dĂ©chĂ©ance morale et Ă  la dĂ©pravation. Aussi, il estime que la productivitĂ© industrielle est suffisante pour rĂ©pondre aux besoins de tous les hommes – mĂȘme au superflu – avec une quantitĂ© minimum de travail. Selon lui, quatre heures de corvĂ©e par individu seraient ainsi suffisantes pour que le reste du temps puisse ĂȘtre dĂ©volu Ă  l’oisivetĂ©. Un certain petit revenu suffisant pour les nĂ©cessitĂ©s doit ĂȘtre assurĂ© pour tous, qu’ils travaillent ou non, et un revenu plus Ă©levĂ© doit ĂȘtre accordĂ© Ă  ceux qui sont prĂȘts Ă  s’engager dans un travail que la communautĂ© reconnaĂźt comme utile. Sur cette base, nous pouvons construire plus loin. » Une variante de cette filiation communiste » fut plus rĂ©cemment incarnĂ©e par le philosophe AndrĂ© Gorz, l’un des inspirateurs de l’écologie politique. Il considĂšre que le plein emploi ne reviendra jamais et que les sociĂ©tĂ©s doivent transformer leurs fondements pour s’adapter au nouveau marchĂ© du travail. Une position faisant Ă©cho aux revendications de mai 1968. Il Ă©crivait en 1990 La rationalisation Ă©conomique libĂšre du temps, elle continuera d’en libĂ©rer, et il n’est plus possible, par consĂ©quent, de faire dĂ©pendre le revenu des citoyens de la quantitĂ© de travail dont l’économie a besoin. Il n’est plus possible, non plus, de continuer Ă  faire du travail rĂ©munĂ©rĂ© la source principale de l’identitĂ© et du sens de la vie pour chacun. » Mais Ă  la mĂȘme Ă©poque, les libĂ©raux revendiquaient un genre de revenu universel en totale opposition l’impĂŽt nĂ©gatif. ThĂ©orisĂ© dans les annĂ©es 40 par l’Anglaise Juliet Rhys-Williams, le concept fut popularisĂ© par Milton Friedman qui lui a consacrĂ© en 1962 un chapitre de son ouvrage Capitalisme Et libertĂ©. Pour le financer, il propose une simplification extrĂȘme du systĂšme fiscal, avec la fin de l’impĂŽt sur le revenu au profit d’un impĂŽt universel dont la somme serait fixe et commune Ă  chacun, afin d’éviter les effets de seuil. Il s’agirait ainsi d’éviter les effets pervers des allocations sociales qui nourriraient selon lui des mentalitĂ©s d’assistanat. MĂ©canisme neutre, l’impĂŽt nĂ©gatif ne perturberait pas non plus le marchĂ©. ConsidĂ©rĂ© comme l’un des Ă©conomistes les plus influents du 20e siĂšcle, Friedman ne sera pas parvenu Ă  mettre en place l’impĂŽt nĂ©gatif. Pourtant, Reagan, Thatcher ou encore Pinochet s’inspireront grandement de ses idĂ©es sur la privatisation, la dĂ©rĂ©glementation ou encore la fiscalitĂ©. Aujourd’hui, de nombreux auteurs continuent Ă  suivre sa pensĂ©e, c’est le cas notamment de Gaspard Koeing, Ă  la tĂȘte du Think Tank libĂ©ral GĂ©nĂ©ration libre » qui dĂ©fend avec Marc de Basquiat l’idĂ©e d’un revenu suffisant pour tous, sous forme d’impĂŽt nĂ©gatif le Liber. De leur cĂŽtĂ©, en 1985 les Ă©conomistes français Henri Guitton et Yoland Bresson ont fondĂ© l’Association pour l’instauration d’un revenu d’existence l’AIRE. Un an plus tard, Yoland Bresson s’associera notamment avec Philippe Van Parijs pour fonder le Basic Income European puis Earth Network, le BIEN, devenu le principal rĂ©seau mondial de chercheurs sur le sujet. Ce mouvement intellectuel a pour partie inspirĂ© en France la crĂ©ation du RMI puis du RSA et, enfin, de l’actuelle prime pour l’emploi. Aujourd’hui, les militants du Mouvement français pour un revenu de base MFRB créé en mars 2013, prĂŽnent l’extension progressive du RSA Ă  toute la population, en commençant par son versement automatique Ă  ceux qui en remplissent les conditions d’obtention. L’histoire ne saurait s’arrĂȘter lĂ . De nombreuses expĂ©rimentations d’inspirations souvent libĂ©rales commencent Ă  voir le jour et le dĂ©bat politique en est encore Ă  ses dĂ©buts. Mais cette petite rĂ©trospective nous aura permis de dĂ©terminer les fondements philosophiques et idĂ©ologiques au combien diffĂ©rents d’une idĂ©e qui a bien du mal Ă  se cacher derriĂšre une seule et simple dĂ©finition, celle d’un revenu universel ». Si nous pouvions le rĂ©sumer, nous dirions que pour les libĂ©raux et libertariens, la dĂ©fense du revenu universel est historiquement liĂ©e Ă  l’idĂ©e d’une propriĂ©tĂ© commune des ressources naturelles et au rééquilibrage par un revenu pour tous. Chez les socialistes et post-travaillistes, l’idĂ©e trouve ses fondements sous deux principes la rĂ©duction de l’exploitation des travailleurs en augmentant leur pouvoir de nĂ©gociation et la possibilitĂ© de rĂ©duire le temps de travail pour qu’il ne soit plus ni au centre de la vie ni le seul moyen d’y survivre. LĂ  oĂč chacun s’accorde, c’est qu’il faudra concilier libertĂ© et solidaritĂ©, responsabilitĂ© individuelle et justice sociale, car un individu ne devrait pas subir les circonstances qui l’ont vue naĂźtre, mais ĂȘtre responsable de ses choix. À lire ou Ă  relire – Thomas More, L’Utopie, 1516– Etienne Cabet, Voyage En Icarie, 1840– Hugo Grotius, Le Droit de la guere et de la paix, 1625– Thomas Paine, La Justice agraire, 1797– Paul Lafargue, Le Droit Ă  la paresse, 1880– Bertrand Russel, Eloge De l’oisivetĂ©, 1932– Milton Friedman, Capitalisme et LibertĂ©, 1962 SecrĂ©taire de rĂ©daction de Metis, journaliste et rĂ©dactrice web, je suis passĂ©e par le marketing et les relations internationales. Articles associĂ©s LA LETTRE DE METIS Recevez deux fois par mois les nouveautĂ©s de Metis dans votre boĂźte mail. je m’inscris
EPISODE2 - Nos sociétés industrialisées sont encore loin de la baisse radicale du temps de travail prÎnée par le philosophe dans son "Eloge de
Quand je suggÚre qu'il faudrait réduire à quatre le nombre d'heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu'il faille dissiper en pure frivolité tout le temps qu'il reste. Je veux dire qu'en travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu'il devrait pouvoir disposer de son temps comme bon lui justement, actuellement beaucoup de gens pourraient ne travailler que 4 heures et avoir suffisamment d'argent pour manger et se loger. Beaucoup de gens peuvent faire ce choix, mais choisissent de continuer à fond, qu'est-ce qu'il veut ? Que "la société" impose de force aux gens de ne travailler que 4h ? C'est stupide. S'il veut laisser le choix, alors dans ce cas, le capitalisme permet déjà son utopie pour pas mal de gens en dans tous les cas, sa théorie est basée sur une conception simplette, infantile et fausse et typiquement de gauche du travail le travail serait une quantité fixe à se répartir au mieux entre la population. MÃÂȘme avant la mise en place des 35h, les économistes prévenaient que c'était des ùneries, et la mise en place effective des 35h l'a bien montré ça n'a absolument pas réduit le chÎmage à moyen et long réalité, le travail crée du travail. Le travail permet aux entreprises de grossir, et donc d'embaucher plus. Le travail permet à de nouvelles entreprises de se créer, et de produire mieux, ce qui augmente mécaniquement le pouvoir d'achat et donc la richesse de toute la population, ce qui augmente la consommation et le besoin de produire, et donc les y aura assez de travail à accomplir pour rendre le loisir délicieux, mais pas assez pour conduire à lĂąâ‚Źâ„ąĂƒÂ©puisementñ€© Les hommes et les femmes ordinaires, ayant la possibilité de vivre une vie heureuse, deviendront plus enclins à la bienveillance quñ€ℱà la persécution et à la suspicion. Le goût pour la guerre disparaÃtra, en partie pour la raison susdite, mais aussi parce que celle-ci exigera de tous un travail long et acharné.La premiÚre partie de cette citation est une théorie de bisounours qui se révÚle fausse une fois confrontée aux faits. Le manque de travail génÚre énormément de problÚmes chez pas mal de gens délinquance, drogue, violence... Quant à la deuxiÚme partie sur la guerre, c'est également faux. L'Histoire occidentale récente montre que c'est précisément l'inverse le capitalisme a permis un enrichissement massif de la population, et des échanges économiques entre les pays, qui n'ont du coup plus d'intérÃÂȘt à se faire la guerre, parce que désormais les pays dépendent les uns des autres pour s'enrichir politique engagé, pacifiste convaincu lors de la PremiÚre Guerre mondiale, Bertrand Russell, alors socialiste modéré, opte pour une non intervention relative pendant la Seconde Guerre interventionniste pendant la seconde guerre mondiale ? Il voulait laisser l'Europe en pùture à l'Allemagne nazie ? Quel grand homme décidément !
travaillebeaucoup trop de par le monde, que de voir dans le travail une vertu cause un tort immense, et qu’il importe Ă  prĂ©sent de faire valoir dans les pays industrialisĂ©s un point de vue qui diffĂšre radicalement des prĂ©ceptes tra-ditionnels. Tout le monde connaĂźt l’histoire du voyageur qui, Ă  Naples, vit douze mendiants
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Letexte au format EPUB Ă  tĂ©lĂ©charger (Un fichier de 164 K.) Une Ă©dition Ă©lectronique rĂ©alisĂ©e Ă  partir du texte de Bertrand Russell, Éloge de l’oisivetĂ©. PremiĂšre Ă©dition, 1932, Routledge and The Bertrand Russell Peace Fondation. Paris: Éditions Allia, 2002, pour la traduction française, 40 pp. Traduit de l’anglais par Michel Parmentier. Page 1Vous devez ĂȘtre connectĂ© ou demander l'accĂšs au forum pour rĂ©pondre Ă  ce message. Auteurs Messages Jim Membre Messages 2522 PostĂ© Ă  09h15 le 14 Aug 21 ... d'un galopin nommĂ© Bertrand Russell Vous devez ĂȘtre connectĂ© ou demander l'accĂšs au forum pour rĂ©pondre Ă  ce 1 b0jWr.