InvitéInvitéSujet Robert Desnos. 1900-1945 Ce Coeur Qui Haïssait La Guerre... Mar 30 Oct - 1140 Ce Coeur Qui Haïssait La Guerre...Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille!Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflentEt qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagneComme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au je l’entends qui me revient renvoyé par les non, c’est le bruit d’autres coeurs, de millions d’autres coeurs battant comme le mien à travers la battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs,Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaisesEt tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans!Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colèresEt des millions de Francais se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.
brevetfrancais la voix robert desnos. Les notices d'utilisation peuvent être téléchargées et rapatriées sur votre disque dur. Pour trouver une notice sur le site, vous devez taper votre recherche dans le champ en haut à droite. Les PDF peuvent être dans une langue différente de la votre. Le format des nos notices sont au format PDF.Le Groupe Fructidor Textes et chansons du spectacle "Poètes sans fusils - Résistants sans papiers" CE COEUR QUI HAISSAIT LA GUERRE de Robert Desnos - NUITS ET BROUILLARDS de Jean Ferrat CAHIERS DU SUD de Jean Ballard - CONSEILS A L'OCCUPE de Jean Texcier- LA DEFENSE ELASTIQUE Pierre Dac ?? - LEVE-TOI ET MARCHE d'Edith Thomas - COURAGE de Paul Eluard NOUVEL ALPHABET FRANCAIS anonyme - FAUT PAS FRANCINE chanté par Fernandel- LA ROSE ET LE RESEDA de Louis Aragon - LA COMPLAINTE DU PARTISAN de E. d'Astier de la Vigerie JE TRAHIRAI DEMAIN dE Marianne Cohn - DANS MA CELLULE Arlette Humbert Laroche L'ENFANT de Yann Foll - CHANSON DE Madeleine Riffault - Sur l'air de "J'ai du bon tabac" Cahier d'Hypnos extraits- Billet à F. Curiel de René Char - LE VEILLEUR DU PONT AU CHANGE de Robert Desnos Extrait d'un texte de Michel Etiévent- AUX ARMES FRANCS TIREURS Chant du - 22 octobre 1941 LES FUSILLES DE CHATEAUBRIAND de René Guy Cadou - LETTRE de Henri Fertet - L'AFFICHE ROUGE de Louis Aragon - SONNET de Jean Cassou - LE DROIT DE RESISTANCE de Herbert Marcuse FINISSON CE SIECLE POURRI de Patrick Perez Sécheret - L'ESTACA de Lluis Llach CE CŒUR QUI HAÏSSAIT LA GUERRE Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. haut de page NUITS ET BROUILLARS Paroles et Musique Jean Ferrat 1° Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers Nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés, Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent. Ils se croyaient des hommes n'étaient plus que des nombres, Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés, Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre Ils ne devaient jamais plus revoir un été. 2° La fuite monotone et sans hâte du temps Survivre encore un jour, une heure obstinément Combien de tours de roues d'arrêts ou de départs, Qui n'en finissaient pas de distiller l'espoir. Ils s'appelaient Jean; Pierre, Natacha ou Samuel, Certains priaent Jésus, Jéhovah ou Vichnou D'autres ne priaent pas mais qu'importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux. 3° Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge Les veines de leurs bras soient devenues si bleus. Les allemands guettaient du haut des miradors, La lune se taisait comme vous vous taisiez, En regardant au loin, en regardant dehors Votre chair était tendre à leurs chiens policiers. 4° On me dit aujourd'hui que ces mots n'ont plus cours Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitarre. Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été, Je twisterais les mots s'il fallait les twister Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez. 5° Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers Nus et maigres, tremblants dans ces wagons plombés, Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent. haut de page JEAN BALLARD INTRODUCTION AUX CAHIERS DU SUD. FIN JANVIER 1940 En septembre 1939, quand l'appel aux armes nous dispersa et fit la solitude en ces lieux que tant d'êtres ont rendus vivants, nous nous sommes crus non seulement obligés, mais tenus au silence. Aujourd'hui, 17 décembre cette date incite à nous ressaisir. Voilà 10 ans, jour pour jour, qu'André Gaillard mourait, laissant parmi nous une présence radieuse, une flamme qui semble grandir quand l'ombre se fait sur nos esprits. …Il n'eut jamais consenti à se taire et sa voix vibre encore d'avoir quitté prématurément sa bouche pour emplir celle de la grande Révolte qui s'ouvre à intervalles sur l'ignominie des temps. Il n'accepterait pas aujourd'hui notre silence . … Il serait le premier d'entre nous à réclamer contre l'état dégradant où quelques hommes, sortis des caves du mal, veulent réduire le monde. Il dénoncerait cette fange qu'ils nomment leur vérité ey leurs ruses grossières pour distiller ce poison dans les âmes libres. … Si André Gaillard avait pu vivre assez pour assister aux déchaînements des dictatures, nul doute qu'il n'eut pu contenir sa colère et son dégoût et que sa poésie, familière des cimes, n'eut fondu en traits de feu sur ces misérables et leurs larves malfaisantes ; nul doute, s'il vivait cette guerre, qu'il n'en verrait le terrible enjeu et qu'une fois de plus, refoulant ses larmes, il en accepterait l'horreur présente au nom de l'Homme à venir. Si la société évacue la poésie comme mode d'expression non productif, c'est peut-être que la poésie est un foyer de contestation, un acte de résistance, une incompatibilité fondamentale avec le système dominant ? [Jean Rouaud] haut de page QUELQUES ARTICLES DES "CONSEILS A L'OCCUPE" DE JEAN TEXCIER 1. Les camelots leur offrent des plans de Paris et des manuels de conversation les cars déversent leurs vagues incessante devant Notre Dame et le Panthéon pas un qui n'ait vissé dans l'œil, son petit appareil photographique. Ne te fais pourtant aucune illusion, ce ne sont pas des touristes. 2. Ils sont vainqueurs. Sois correct avec eux. Mais ne va pas pour te faire bien voir au devant de leurs désirs. Pas de précipitation. Ils t'en sauraient au surplus, aucun gré. 3. Tu ne sais pas leur langue ou tu l'as oubliée. Si l'un d'eux t'adresse la parole en allemand, fais un signe d'impuissance, et sans remords, poursuis ton chemin. 6. S'il te demande du feu, tends ta cigarette. Jamais, depuis les temps les plus lointains, on a refusé du feu -pas même à son ennemi le plus mortel. 7. S'ils croient habile de verser le défaitisme au coeur des citadins en offrant des concerts sur nos places publiques, tu n'es pas obligé d'y assister. Reste chez toi, ou va à la campagne écouter les oiseaux. 8. Depuis que tu es occupé, ils paradent en ton déshonneur. Resteras-tu à les contempler? Intéresse-toi plutôt aux étalages. C'est bien plus émouvant, car au train où ils emplissent leurs camions, tu ne trouveras bientôt plus rien à acheter 13. C'est entendu, ils savent chanter en cœur d'une voix juste, mais c'est au commandement comme pour un exercice respiratoire, chez nous les soldats chantent faux et rarement en mesure, mais ils ignorent la corvée du chant, ils chantent quand ça leur chante. 14. La lecture des journaux de chez nous n'a jamais été conseillée à ceux qui voulaient apprendre à s'exprimer correctement en français. Aujourd'hui, c'est mieux encore, les quotidiens de Paris ne sont même plus pensés en français. 20. Il est interdit de lacérer leurs affiches. Aussi te gardes-tu de les frôler même par temps de pluie. 21. Etale une belle indifférence ; mais entretiens secrètement ta colère. Elle pourra servir. 23. L'aigle allemand marche pompeusement et c'est le pas de l'oie. Partant en guerre contre l'Angleterre, ils chantent avec ostentation, et c'est peut-être le chant du cygne. 30. Tu grognes parce qu'ils t'obligent à être rentré chez toi à vingt-trois heures précises. Innocent, tu n'as pas compris que c'est pour te permettre d'écouter la radio anglaise ?. 32. En prévision des gaz, on t'a fait suer sous un grouin de caoutchouc et pleurer dans des chambres d'épreuve. Tu souris maintenant de ces précautions. Tu es satisfait d'avoir sauvé tes poumons. Sauras-tu maintenant préserver ton coeur et ton cerveau? Civil, mon frère, ajuste avec soin ton beau masque de réfractaire. Jean Texcier. haut de page LA DEFENSE ELASTIQUE 1° Un jour Adolphe Hitler S'prom'nant sous le D'nieper A dit j'vais vous montrer, j'ai du flair J'ai compris tout à coup Qu'la défense avant tout Devait être montée sur caoutchouc Ma méthode est basée sur l'élasticité Eins , zwei, drei Je vais vous l'expliquer Chaque pas en avant Doit être immédiatement Suivi la chose est claire De quinze pas en arrière Puis de manière adroite L'aile gauche glisse sur l'aile droite Pendant qu'l'aile droite Ebauche un virage sur l'aile gauche Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà 2° C'est non seulement génial Mais encore radical Et bien plus actif que l'véronal L'astuce de tout'façon Est d'donner l'impression D' faire de la progression à reculon Faut déployer d'l'adresse Plus encore de souplesse Mine de rien, coudes aux corps en vitesse Quand une brèche se produit Sur un point du circuit On fait une épissure Qui colmate la fissure Pour n'pas être accroché Suffit d'se décrocher Et d'opérer son r'pli Avant qu' ça n'fasse un pli Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà 3° S'défendre élastiquement Nécessite constamment Qu'on s'garde derrièr' pour prendre les d'vant Bref l'avance dans l'recul Est un fameux calcul Qui prouve bien que sans rien tout est nul C'est une formule heureuse Qui permet sans qu'on s'creuse D'annoncer une défaite victorieuse L'offensive à l'envers Ca démontre à l'ennemi Qui vous r'garde de travers Qu'on court plus vite que lui A quoi bon se colter Avec les Bolcheviks Vaut bien mieux les lacher Avec un élastique Ah,Ah,Ah,Ah C'est la défense élastique Ah,Ah,Ah,Ah Y'a rien d'plus chouette que c'truclà haut de page LEVE-TOI ET MARCHE Edith THOMAS Les Lettres Françaises juillet 1943 Peuple mort, peuple muet, peuple muré, peuple affamé, avec un gros poids de pierre sur la tête et sur le cœur ; Peuple du métro de tous les jours, avec ses chaussures de bois, et son livre qu'il lit, comme on s'évade par une fenêtre ouverte, un jour de printemps. Peuple français, peuple roumain, peuple bulgare, peuple grec, peuple serbe, et toi, peuple allemand, quand le temps sera-t-il venu ? La liberté n'a-t-elle plus de nom elle qui chaque matin était plus belle, comme une femme qu'on aime est plus jeune chaque matin. La liberté qui faisait crouler les châteaux et qui faisait lever les faux, et battre les fausses justices, la liberté n'a-t-elle plus de nom pour toi, ce matin ? Peuple sous le tas de pierre du silence. Peuple aux lèvres serrées, peuple aux membres brisés, au corps pantelant sous les bottes qui s'éloignent sur le trottoir, le miracle ne viendra que de vous et personne d'autre que vous ne dira comme à Lazare en son tombeau " Lève-toi et marche… " haut de page COURAGE Paul ELUARD Paris a froid Paris a faim Paris ne mange plus de jambon dans la rue Paris amis de vieux vêtements de vieille Paris dort tout debout sans air dans le métro Plus de malheur encore est imposé aux pauvres Et la sagesse et la folie De Paris malheureux C'est l'air pur c'est le feu C'est la beauté c'est la bonté De ses travailleurs affamés Ne crie pas au secours Paris Tu es vivant d'une vie sans égale Et derrière la nudité De ta pâleur de ta maigreur Tout ce qui est humain se révèle en tes yeux Paris ma belle ville Fine comme une aiguille forte comme une épée Ingénue et savante Tu ne supportes pas l'injustice Pour toi c'est le seul désordre Tu vas te libérer Paris Paris tremblant comme une étoile Notre espoir survivant Tu vas te libérer de la fatigue et de la boue Frères ayons le courage Nous qui ne sommes pas casqués Ni bottés ni bien élevés Un rayon s'allume en nos veines Notre lumière nous revient Les meilleurs d'entre nous sont morts pour nous Et voici que leur sang retrouve notre cœur Et c'est de nouveau le matin un matin de Paris La pointe de la délivrance L'espace du printemps naissant La force idiote à le dessous Ces esclaves nos ennemis S'ils ont compris S'ils sont capables de comprendre Vont se lever. haut de page NOUVEL ALPHABET FRANÇAIS La nation La gloire La République Les places fortes Les provinces Les lois Le peuple La justice La ruine La liberté La honte Le prix des denrées Mais l'espoir haut de page FAUT PAS FRANCINE ECOUTER LES RACONTARS Chantée par Fernandel - 1940 Une chanson de pure propagande... contre la propagande. Fernandel se prête ici à l'exercice difficile d'utiliser la chanson pour éduquer les français Méfiez vous de tout et ne croyez rien ! Cette chanson fait allusion au traître de Stuttgart c'était un français au service des allemands et qui faisait dans sa langue maternelle des émissions de propagande à destination de la France. Avec talent semble-t-il, car il était très connu, et il était très écouté. Il s'appelait Ferdonnet, mais je ne sais pas si ce français avait une réalité ou si c'était une invention de la propagande allemande... 1° Méfie toi ma Francine De tous les potins du quartier Des ragots d'la voisine Des cancans du laitier Par dessus tout ma belle Ne va pas t'alarmer De chaque fausse nouvelle Des gens bien informés... refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Des badauds par trop bavards Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par les bobards Ne crois pas qu'Hitler soit mal avec Staline Et qu'les boches aient bombardé Madagascar Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par les âneries des canards 2° Méfie toi j't'l demande La TSF a des dangers de la sale propagande Des speakers étrangers Si parfois tu dégotes Stuttgart à la Radio Dis toi qu'tu s'rais idiote D'en croire un traître mot refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Du salopard de Stuttgart Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par ces bobards Quand je pense qu'il veut faire croire Quand il jaspine Que c'est un bon français De Barbès-Rochechouard Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces discours là ! 3° Le Führer d'une voix tendre Nous redit chaque samedi Je ne veux plus rien prendre Maintenant que j'ai tout r'pris J'adore l'Angleterre J'adore les Français Pourquoi me faire la guerre Quand j'veux qu'on m'fiche la paix ! refrain Faut pas, faut pas Francine Écouter les racontars Du plus barbant des barbares Faut pas, faut pas Francine Te laisser embobiner par ses bobards S'il prend pour nous désarmer sa voix câline C'est pour mieux nous tomber d'ssus un peu plus tard Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces propos d'paix Faut pas, faut pas Francine Te laisser dégonfler par ces propos d'paix, Si ! Na ! haut de page LA ROSE ET LE RESEDA Louis Aragon Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du cœur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel A le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda COMPLAINTE DU PARTISAN Emmanuel d'Astier de La Vigerie Les Allemands étaient chez moi On m'a dit résigne toi Mais je n'ai pas pu Et j'ai repris mon arme. Personne ne m'a demandé D'où je viens et où je vais Vous qui le savez Effacez mon passage. J'ai changé cent fois de nom J'ai perdu femme et enfants Mais j'ai tant d'amis Et j'ai la France entière. Un vieil homme dans un grenier Pour la nuit nous a cachés Les Allemands l'ont pris Il est mort sans surprise. Hier encore nous étions trois Il ne reste plus que moi Et je tourne en rond Dans la prison des frontières. Le vent souffle sur les tombes La liberté reviendra On nous oubliera Nous rentrerons dans l'ombre. haut de page JE TRAHIRAI DEMAIN Marianne Cohn Je trahirai demain, pas aujourd'hui Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles Je ne trahirai pas ! Vous ne savez pas le bout de mon courage. moi, je sais. Vous êtes cinq mains dures avec des bagues. Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous. ,je trahirai demain. Pas aujourd'hui, Demain. Il me faut la nuit pour me résoudre. Il ne me faut pas moins d'une nuit Pour renier, pour abjurer, pour trahir. Pour renier mes amis, Pour abjurer le pain et le vin, Pour trahir la vie, pour mourir. Je trahirai demain. pas aujourd'hui- La lime est sous le carreau, La lime n'est pas pour le bourreau, La lime n'est pas pour le barreau, Le lime est pour mon poignet. Aujourd'hui, je n'ai rien à dire. Je trahirai demain haut de page DANS MA CELLULE Arlette Humbert-Laroche1915-1945 Agent de liaison d'un groupe de résistance, elle fut arrêtée en janvier 43. Après plusieurs mois à Fresne, elle fut jugée à Berlin, emprisonnée à la prison de Jauer en Silésie. Lorsque les armées russes avancent, elle est conduite à Ravensbrück, Mathausen, et Bergen-Belsen où elle mourut. Bientôt midi. Ca sent la soupe monotone et moisie. Ah! Que j'ai envie De fruits craquants et rebondis, D'herbes fraîches et de jus sucrés Dans des vergers alourdis De branches qui m'égratignent. Que j'ai envie De bourgeons éclatés Dans mes doigts, Que j'ai envie là, sur ma gorge D'un baiser d'homme inassouvi, Deux étaux à ma taille, La terre sous mes épaules Accueillante comme un lit, Une sève de fleur, de plante, de vie Coulant de moi Avec un envahissement de marée; Et soudain cette joie Venue de je ne sais quelle éternité, Cette joie Qui tord les racines comme des muscles Sous la terre violentée, En moi cette joie à crier… Midi! Ca sonne! Qu'est-ce qu'on mange aujourd'hui? Ah! Oui! Des pois Des pois cassés et moisis. haut de page L'ENFANT Yann Foll Nous rêvions de bifteck, de seins, de ciels de lune, Quand la porte de fer s'ouvrit avec fracas. Un gardien courroucé, comme toujours, hurla En jetant vers les murs un ami d'infortune. Nous dîmes simplement "Bonjour mon camarade." Il releva la tête dans le jour naissant Nous vîmes son visage une courge de sang, Et surtout ses yeux clos rougis par les arcades. Il parla faiblement "Ils frappaient sans relâche. "J'ai plié sous les coups mais pas avoué. "Je regrette une chose avoir pleuré, pleuré "Devant des loups hurlants qui n'étaient que des lâches." Le soir, réconforté, s'accrochant aux chimères, Notre enfant courageux, fier de ses dix-sept ans, Demanda de chanter pour éprouver son cran Et montrer son courage aux vieux, ses trois grands frères. L'enfant chanta pour nous un air doux de sa mère, Il chanta chaque soir, il chanta jusqu'au bout. Seul un peloton vert le foudroyant debout Eteignit l'air vainqueur qui fermait sa carrière. haut de page CHANSON Madeleine Riffaut Ils me band'ront les yeux Avec un mouchoir bleu Ils me feront mourir Sans me faire souffrir Ils m'avaient tué un camarade Je leur ai tué un camarade. Ils m'ont battue et enfermée. Ont mis des fers à mes poignets - Sept pas de long A ma cellule Et en largeur Quatre petits - Elle est murée- plus de lumière- La fenêtre de mon cachot. Et, la porte, elle est verrouillée. J'ai les menottes dans le dos - Tu te souviens ? Soirs sur la Seine … Et les reflets … Le ciel et l'eau … Ils sont dehors, mes frères de guerre Dans le soleil et dans le vent. Et si je pleure - je pleure souvent - C'est qu'ici je ne puis rien faire. - Sept pas de long Et puis un mur Si durs, les murs Et la serrure. Ils ont bien pu tordre mes mains Je n'ai jamais livré vos noms. On doit me fusiller. Demain. As-tu très peur, dis ? Oui ou non ? Le temps à pris Le mors aux dents Courez, courez Après le temps ! Ceux-là, demain, qui me tueront, Ne les tuez pas à leur tour. Ce soir, mon cœur n'est plus qu'amour. Ce sera comme la chanson Les yeux bandés Le mouchoir bleu Le poing levé Le grand adieu haut de page Sur l'air de j'ai du bon tabac Y'a plus de tabac dans la France entière Y'a plus de tabac les boches n'en manquent pas On va grelottant faute de combustible On va grelottant Mais on a Darlan Et l'on fait la queue Sans trouver de beurre Et l'on fait la queue Mais on a Pucheu Et y' a plus d'jambon D'puis l'année dernière Et y' a plus d'jambon Mais on a Marion Y'a plus de pain Dans toute la France Y'a plus de pain Y'a Benoît Méchin Tout va chez les fritz qui laisse rien en France Ils ne laissent les fritz Que Cheneau Leris Si ça va plus mal Faudra bien qu'on s'dise Si ça va plus mal On aura Laval Mais tout va très bien Madame la Marquise Mais tout va très bien Puisqu'on a Pétain Mais vous en faites pas Faudra qu'ça finisse Mais vous en faites pas La France les chassera haut de pageLe beau matin de juin RENE CHAR extraits des " Feuillets d'Hypnos " Horrible journée ! J'ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l'exécution de B. Je n'avais qu'à presser la sur la gâchette du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs dominant Céreste, des armes à faire craquer les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d'ouvrir le feu, j'ai répondu non de la tête…Le soleil de juin glissait un froid polaire dans mes os Il est tombé comme s'il ne distinguait pas ses bourreaux et si léger, il m'a semblé, que le moindre souffle de vent eût dû le soulever de terre. Je n'ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix . Qu'est ce qu'un village ? Un village pareil à un autre ? Peut-être l'a-t-il su, lui, à cet ultime instant Toute l'autorité, la tactique et l'ingéniosité ne remplacent pas une parcelle de conviction au service de la vérité. Ce lieu commun, je crois l'avoir amélioré. Nous sommes pareils à ces crapauds qui dans l'austère nuit des marais s'appellent mais ne se voient pas, ployant à leur cri d'amour toute la fatalité de l'univers Je n'ai pas peur. J'ai seulement le vertige. Il me faut réduire la distance entre l'ennemi et moi. L'affronter horizontalement. Agir en primitif et prévoir en stratège. Archiduc me confie qu'il a découvert sa vérité quand il a épousé la résistance. Jusque là il était un acteur de sa vie frondeur et soupçonneux. L'insincérité l'empoisonnait. Une tristesse stérile peu à peu le recouvrait. Aujourd'hui il aime, il se dépense , il es engagé, il va nu, il provoque. J'apprécie beaucoup cet alchimiste. La France a des réactions d'épave dérangée dans sa sieste. Pourvu que les caréniers et les charpentiers qui s'affairent dans le camp allié ne soient pas de nouveaux naufrageurs ! Vous serez une part de la saveur du fruit. A tous les repas pris en commun nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis. La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil. BILLET A FRANCIS CURIEL René CHAR …Nous sommes partisans, après l'incendie, d'effacer les traces et de murer le labyrinthe. On ne prolonge pas un climat exceptionnel. Nous sommes partisans, après l'incendie, d'effacer les traces, de murer le labyrinthe et de relever le civisme. Les stratèges n'en sont pas partisans. Les stratèges sont la plaie de ce monde et sa mauvaise haleine. Ils ont besoin pour prévoir, agir et corriger, d'un arsenal qui, aligné, fasse plusieurs fois le tour de la terre. Le procès du passé et les pleins pouvoirs pour l'avenir sont leur unique préoccupation. Ce sont les médecins de l'agonie, les charançons de la naissance et de la mort. Ils désignent du nom de science de l'histoire la conscience faussée qui leur fait décimer une forêt heureuse pour installer un bagne subtil, projeter les ténèbres de leur chaos comme lumière de la Connaissance. Ils font sans cesse lever devant eux des moissons nouvelles d'ennemis afin que leur faux ne se rouille pas, leur intelligence entreprenante ne se paralyse. Ils exagèrent à dessein la faute et sous-évaluent le crime. Ils mettent en pièce des préjugés anodins et les remplacent par des règles implacables. Ils accusent le cerveau d'abriter un cancer analogue à celui qu'ils recèlent dans la vanité leur cœur. Ce sont les blanchisseurs de la putréfaction. Tels sont les stratèges qui veillent dans les camps et manœuvrent les leviers mystérieux de notre vie. Le spectacle d'une poignée de petits fauves réclamant la curée d'un gibier qu'ils n'avaient pas chassé, l'artifice jusqu'à l'usure d'une démagogie macabre ; parfois la copie par les nôtres de l'état d'esprit de l'ennemi aux heures de son confort, tout cela me portait à réfléchir. La préméditation se transmettait. Le salut, hélas précaire, me semblait être dans le sentiment solitaire du bien supposé et du mal dépassé. J'ai alors gravi un degré pour bien marquer les différences. haut de page LE VEILLEUR DU PONT-AU-CHANGE de Robert Desnos Je suis le veilleur de la rue de Flandre, Je veille tandis que dort Paris. Vers le nord un incendie lointain rougeoie dans la nuit. J'entends passer des avions au-dessus de la ville. Je suis le veilleur du Point du Jour. La Seine se love dans l'ombre, derrière le viaduc d'Auteuil, Sous vingt-trois ponts à travers Paris. Vers l'ouest j'entends des explosions. Je suis le veilleur de la Porte Dorée. Autour du donjon le bois de Vincennes épaissit ses ténèbres. J'ai entendu des cris dans la direction de Créteil Et des trains roulent vers l'est avec un sillage de chants de révolte. Je suis le veilleur de la Poterne des Peupliers. Le vent du sud m'apporte une fumée âcre, Des rumeurs incertaines et des râles Qui se dissolvent, quelque part, dans Plaisance ou Vaugirard. Au sud, au nord, à l'est, à l'ouest, Ce ne sont que fracas de guerre convergeant vers Paris. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Veillant au coeur de Paris, dans la rumeur grandissante Où je reconnais les cauchemars paniques de l'ennemi, Les cris de victoire de nos amis et ceux des Français, Les cris de souffrance de nos frères torturés par les Allemands d'Hitler. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Ne veillant pas seulement cette nuit sur Paris, Cette nuit de tempête sur Paris seulement dans sa fièvre et sa fatigue, Mais sur le monde entier qui nous environne et nous presse. Dans l'air froid tous les fracas de la guerre Cheminent jusqu'à ce lieu où, depuis si longtemps, vivent les hommes. Des cris, des chants, des râles, des fracas il en vient de partout, Victoire, douleur et mort, ciel couleur de vin blanc et de thé, Des quatre coins de l'horizon à travers les obstacles du globe, Avec des parfums de vanille, de terre mouillée et de sang, D'eau salée, de poudre et de bûchers, De baisers d'une géante inconnue enfonçant à chaque pas dans la terre grasse de chair humaine. Je suis le veilleur du Pont-au-Change Et je vous salue, au seuil du jour promis Vous tous camarades de la rue de Flandre à la Poterne des Peupliers, Du Point du Jour à la Porte Dorée. Je vous salue vous qui dormez Après le dur travail clandestin, Imprimeurs, porteurs de bombes, déboulonneurs de rails, incendiaires, Distributeurs de tracts, contrebandiers, porteurs de messages, Je vous salue vous tous qui résistez, enfants de vingt ans au sourire de source Vieillards plus chenus que les ponts, hommes robustes, images des saisons, Je vous salue au seuil du nouveau matin. Je vous salue sur les bords de la Tamise, Camarades de toutes nations présents au rendez-vous, Dans la vieille capitale anglaise, Dans le vieux Londres et la vieille Bretagne, Américains de toutes races et de tous drapeaux, Au-delà des espaces atlantiques, Du Canada au Mexique, du Brésil à Cuba, Camarades de Rio, de Tehuantepec, de New York et San Francisco. J'ai donné rendez-vous à toute la terre sur le Pont-au-Change, Veillant et luttant comme vous. Tout à l'heure, Prévenu par son pas lourd sur le pavé sonore, Moi aussi j'ai abattu mon ennemi. Il est mort dans le ruisseau, l'Allemand d'Hitler anonyme et haï, La face souillée de boue, la mémoire déjà pourrissante, Tandis que, déjà, j'écoutais vos voix des quatre saisons, Amis, amis et frères des nations amies. J'écoutais vos voix dans le parfum des orangers africains, Dans les lourds relents de l'océan Pacifique, Blanches escadres de mains tendues dans l'obscurité, Hommes d'Alger, Honolulu, Tchoung-King, Hommes de Fez, de Dakar et d'Ajaccio. Enivrantes et terribles clameurs, rythmes des poumons et des coeurs, Du front de Russie flambant dans la neige, Du lac Ilmen à Kief, du Dniepr au Pripet, Vous parvenez à moi, nés de millions de poitrines. Je vous écoute et vous entends. Norvégiens, Danois, Hollandais, Belges, Tchèques, Polonais, Grecs, Luxembourgeois, Albanais et Yougo-Slaves, camarades de lutte. J'entends vos voix et je vous appelle, Je vous appelle dans ma langue connue de tous Une langue qui n'a qu'un mot Liberté ! Et je vous dis que je veille et que j'ai abattu un homme d'Hitler. Il est mort dans la rue déserte Au coeur de la ville impassible j'ai vengé mes frères assassinés Au Fort de Romainville et au Mont Valérien, Dans les échos fugitifs et renaissants du monde, de la ville et des saisons. Et d'autres que moi veillent comme moi et tuent, Comme moi ils guettent les pas sonores dans les rues désertes, Comme moi ils écoutent les rumeurs et les fracas de la terre. A la Porte Dorée, au Point du Jour, Rue de Flandre et Poterne des Peupliers, A travers toute la France, dans les villes et les champs, Mes camarades guettent les pas dans la nuit Et bercent leur solitude aux rumeurs et fracas de la terre. Car la terre est un camp illuminé de milliers de feux. A la veille de la bataille on bivouaque par toute la terre Et peut-être aussi, camarades, écoutez-vous les voix, Les voix qui viennent d'ici quand la nuit tombe, Qui déchirent des lèvres avides de baisers Et qui volent longuement à travers les étendues Comme des oiseaux migrateurs qu'aveugle la lumière des phares Et qui se brisent contre les fenêtres du feu. Que ma voix vous parvienne donc Chaude et joyeuse et résolue, Sans crainte et sans remords Que ma voix vous parvienne avec celle de mes camarades, Voix de l'embuscade et de l'avant-garde française. Écoutez-nous à votre tour, marins, pilotes, soldats, Nous vous donnons le bonjour, Nous ne vous parlons pas de nos souffrances mais de notre espoir, Au seuil du prochain matin nous vous donnons le bonjour, A vous qui êtes proches et, aussi, à vous Qui recevrez notre voeu du matin Au moment où le crépuscule en bottes de paille entrera dans vos maisons Et bonjour quand même et bonjour pour demain ! Bonjour de bon coeur et de tout notre sang ! Bonjour, bonjour, le soleil va se lever sur Paris, Même si les nuages le cachent il sera là, Bonjour, bonjour, de tout coeur bonjour. haut de page TEXTE MICHEL ETIEVENT Il parle doucement. Avec cette économie de gestes que seuls ont ceux qui ont beaucoup vécu. Dans les yeux, il y a quelque chose qui s'allume. Peut être cette flamme soigneusement entretenue depuis plus d'un demi-siècle. La flamme de la Résistance qu'il ranime, parfois pour ceux qui savent titiller ses souvenirs. " C'était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à table ", aurait pu dire Aragon. Un temps de chien où l'humiliation pliait les corps. Va savoir pourquoi, lui n'avait jamais accepté de se taire comme le faisaient ceux qui ne parlaient plus d'espoir depuis que le vert-de-gris avait souillé les forêts de la vallée. Espoir, le mot était en lui depuis longtemps. Peut être un héritage, une façon d'être ou de vivre que l'on acquière avec les mots de ceux qui vous précèdent. Il se souvient maintenant. C'était il y a juste soixante ans. Avec d'autres, il avait commencé par faire sauter les pylônes de la vallée. Histoire d'exister ou de faire vivre les mots du premier maquisard tombé un soir de novembre 1942, une poignée de tracts en main. Il lui avait promis qu'il continuerait. Une promesse tachée par le sang des mains de l'homme. Comme la vie, qu'il avait senti filer entre ses doigts quand les Allemands les surprirent. Oui, il continuerait même s'il fallait en mourir. Alors, ce soir-là, il s'est approché lentement des usines. La nuit tombait sur les cheminées et dans le sombre du ciel, il s'était rappelé les mots de l'ami " Ne les laisse pas tranquilles, porte l'espoir sur ton dos même s'il est lourd. La France vaut ta vie. " C'est ces mots qui le titillaient quand il mit la mèche à l'explosif. Une mèche déroulée dans le silence avec les ombres qui l'accompagnaient. Il fallait la faire sauter cette usine. Il l'avait juré. Elle livrait aux Allemands l'acier qui, sur tous les fronts, broyait les corps des soldats alliés. L'allumette, l'étincelle qui court et cette gifle énorme dans la nuit, ces flammes qui avalent les fours, cette fumée qui gonfle le ciel dans les tourments de la fournaise. Tout s'était effondré dans un craquement de poutres et de tôle dans le concert des sirènes et des cris ennemis. L'usine brûlait, les malaxeurs explosaient, un à un les pylônes s'écrasaient dans un bruit de tonnerre. Lui fuyait, la peur au ventre, les balles allemandes sifflaient aux oreilles, derrière lui des amis tombaient. Il parvint ainsi au sommet du môle d'où l'on voyait l'incendie avancer dans la nuit. Il gagnait les bords de l'Isère, ravageait les ateliers, mordait la forêt. Là-bas, la ronde des camions s'affolait, les mitrailleuses crépitaient, on entendait la nuit s'emplir de mots de mort. Il ne dormit pas cette nuit-là. Il pensa à l'ami, à la promesse tenue. L'Allemand était au bord de la déroute et cela lui suffisait. Le lendemain, il se rendit au cimetière sur la tombe de l'ami. Il confia tout bas au marbre du monument qu'il avait réussi. Des mots doux posés sur le socle de la pierre muette. Puis il s'en revint lentement rejoindre la maison qui veille sur le verrou de la vallée. C'est là qu'il vit encore. Et c'est ce chemin qu'il refait tous les 30 novembre depuis 1943. La maison, le cimetière, la demeure de l'ami. Et les mots livrés à la tombe. Comme un espoir. Une façon d'être, de vivre. De résister au temps et aux douleurs qui reviennent. haut de page AUX ARMES FRANCS TIREURS Chant du "Liberté" air Les Allobroges Dédié à tous les combattants sans uniforme pour le Jour "J" Paroles du Capitaine Rodolphe Chef du Liberté 1er COUPLET Quand retentit l'appel de délivrance, Qu'un souffle ardent lança sur le pays, D'un même élan, de tous les coins de France Les patriotes ont surgi des maquis. Leur fière voix, vengeresse des crimes, Remplit d'effroi le barbare ennemi, Car ces héros, ces va-nu-pieds sublimes Sont les enfants bis des vainqueurs de VALMY. refrain Aux armes, francs-tireurs ! Sortez de vos tannières Le jour libérateur rayonne de clarté ! Et sur le flot vengeur, flottez, nobles bannières Au vent de Liberté, de Liberté ! 2ème COUPLET Abandonnant les bureaux, les usines Ou la charrue au sillon commencé, Ils ont offert bravement leurs poitrines A l'idéal que d'autres ont abjuré Et l'univers connut le sacrifice De bataillons qui mêlaient dans leurs rangs Des vieux grognards dont la tempe était grise, Des capitaines bis qui n'avaient pas vingt ans. Au refrain 3ème COUPLET Ils ont quitté les épouses, les mères, Etres chéris, gardiennes du foyer, Pour que se lève une aube de lumière Sur le chaos qui nous tenait ployés. En défenseurs des libertés humaines, Devoir sacré qu'ils n'ont pas désappris, Du joug odieux ils ont brisé les chaînes ; Sans liberté bis la vie n'a plus de prix ! Au refrain haut de page Les 27 fusillés à la Sablière 22 octobre 1941 22 octobre 1941. Un mercredi. C'est jour de marché à Châteaubriant La guerre dure depuis déjà deux ans mais la foule se presse autour des étals, autant pour se retrouver que pour acheter . Il fait très beau ce matin 22 octobre 1941 les militaires allemands prennent position aux carrefours de la route de Fercé et de la route de Vitré. Le passage à niveau auprès du château est bouclé. Il se passe quelque chose 22 octobre 1941 trois camions bâchés traversent la ville. Des hommes chantent La Marseillaise avec fierté A trois kilomètres de la ville se trouve une carrière de sable. Neuf poteaux de bois y sont dressés. Les fermiers tout proches sont enfermés chez eux. Ils verront les événements par les interstices de la fenêtre de la cuisine 22 octobre 1941 13 h 30, au Camp de Prisonniers de Choisel les nazis ont disposé un fusil mitrailleur au centre du camp. Ils vont de baraque en baraque ici Guy MOQUET 17 ans, là Etienne LALET 59 ans, plus loin André TENINE, Maurice GARDETTE et d'autres 22octobre 1941 les 27 Otages sont enfermés dans la baraque 6. Il est 14 heures. Une feuille de papier, une enveloppe, le temps d'écrire un mot à leur famille. Ces hommes vont mourir parce que les nazis ont donné l'ordre d'exécuter 50 Orages en représailles contre l'exécution, deux jours auparavant, du lieutenant-colonel colonel HOLTZ par un jeune Résistant, à Nantes. 22 Octobre 1941 à 14 h 50, neuf par camion, les hommes chantent la Marseillaise et l'Internationale. Et le Chant du départ. Tremblez ennemis de la France; Rois ivres de sang et d'orgueil ..... 15 h15 les internés du Camp de Choisel chantent une dernière fois avec ceux qui partent à la mort 15 h 25 le sinistre convoi traverse Châteaubriant. Un silence lourd plane sur la ville. Des hommes serrent les poings. Des femmes se signent. Les Otages ne cessent de chanter 15 h 40, la Sablière. Neuf poteaux de bois devant un rideau de genêts et d'ajoncs. 90 hommes sont là, en peloton d'exécution. 15 h 55 16 h 16 h 10 - trois salves. En 15 minutes le crime a été commis. Les Otages sont morts debout criant " Vive la France ", " Vive le Parti Communiste ", " Vive le Parti Communiste allemand " , " A bas Hitler ! " Au Camp de Choisel les prisonniers ont entendu les salves. Une minute de silence est observée par 700 hommes et femmes, le cœur lourd de souffrance. 16 h 30, les camions portant les corps des suppliciés, jetés en vrac, remontent vers le château. Au passage à niveau un train . Les camions attendent. Sur la route le bitume restera taché de sang 17 h les 27 corps sont déposés au château, sous la Salle des Gardes. Des soldats allemands veillent toute la nuit pour que nul n'approche. Dans le ciel coassent les corbeaux du vieux Donjon. Triste chant funèbre Au Camp de Choisel, lors de l'appel du soir, le bureau a oublié de rayer le nom des 27 fusillés. A l'appel de leur nom, un ami répond " Mort pour la France ". Vingt-sept fois . Le même jour à Nantes, au Champ de Tir du Bêle, 16 autres patriotes sont exécutés par les nazis. Et 5 autres encore au Mont-Valérien à Paris. Le lendemain 50 otages seront à leur tour fusillés à Souges, près de Bordeaux. 23 octobre 1941. Les corps des fusillés de Châteaubriant sont dispersés trois par trois dans neuf communes des environs. Il ne faut pas que le peuple sache où les trouver. haut de page LES FUSILLES DE CHATEAUBRIAND René Guy CADOU Ils sont appuyés contre le ciel Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel Avec toute la vie derrière eux Ils sont pleins d'étonnement pour leur épaule Qui est un monument d'amour Ils n'ont pas de recommandations à se faire Parce qu'ils ne se quitteront jamais plus L'un d'eux pense à un petit village Où il allait à l'école Un autre est assis à la table Et ses amis tiennent sa main Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent Ils sont bien au-dessus de ces hommes Qui les regardent mourir Il y a entre eux la différence du martyre Parce que le vent est passé là ils chantent Et leur seul regret est que ceux Qui vont les tuer n'entendent pas Le bruit énorme des paroles Ils sont exacts au rendez-vous Ils sont même en avance sur les autres Pourtant ils disent qu'ils ne sont pas des apôtres Et que tout est simple Et que la mort surtout est une chose simple Puisque toute liberté se survit. haut de page LETTRE DE HENRI FERTET "Un condamné à mort de 16 ans" Elève de seconde du lycée Victor Hugo à Besançon. Résistant condamné à mort par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 560. Exécuté à Besançon le 26 septembre 1943. "Chers parents" Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vu si plein de courage, que, je n'en doute pas, vous voudrez encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi. Vous ne pouvez savoir ce que moralement j'ai souffert dans ma cellule, ce que j'ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir peser sur moi votre tendre sollicitude que de loin . Pendant ces 87 jours de cellule votre amour m'a manqué plus que vos colis, et souvent je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez vous douter de ce que je vous aime aujourd'hui car avant, je vous aimais plutôt par routine, mais maintenant je comprends tout ce que vous avez fait pour moi et je crois être arrivé à l'amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être après la guerre, un camarade vous parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué. J'espère qu'il ne faillira pas à cette mission sacrée. … Je meurs pour ma Patrie. Je veux une France libre et des français heureux. Non pas une France orgueilleuse, première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les français soient heureux, voilà l'essentiel . Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur. Pour moi, ne vous faites pas de souci, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu'au bout, et je chanterai "Sambre et Meuse" parce que c'est toi ma chère petite maman qui me l'a apprise. … Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée, mais c'est parce que j'ai un petit crayon. Je n'ai pas peur de la mort. J'ai la conscience tellement tranquille. … Adieu la mort m'appelle. Je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C'est dur quand même de mourir. Mille baisers. Vive la France. Un condamné à mort de 16 ans. Excusez les fautes d'orthographe, pas le temps de relire. Expéditeur Henri Fertet Au ciel près de Dieu. haut de page L'AFFICHE ROUGE Paroles Louis Aragon, Musique Léo Ferré Couplet 1 Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes Ni l'orgue ni la prière aux agonisants Onze ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servi simplement de vos armes La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans Vous aviez vos portrait sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants L'affiche qui semblait une tâche de sang Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les passants. Couplet 2 Nul ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants Avaient écrit sous vos photos "Morts pour la France" Et les mornes matins en étaient différents Tout avait la couleur uniforme du givre A la fin février pour vos derniers moments Et c'est alors que l'un de vous dit calmement "Bonheur à tous, Bonheur à ceux qui vont survivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand" Couplet 3 Adieu la peine et le plaisir, adieu les roses, Adieu la vie, adieu la lumière et le vent Marie-toi, soit heureuse et pense à moi souvent Toi qui va demeurer dans la beauté des choses Quand tout sera fini plus tard en Erivan Un grand soleil d'hiver éclaire la colline Que la nature est belle et que le cœur me fend La justice viendra sur nos pas triomphants Ma Mélinée, ô mon amour, mon orpheline Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant. Couplet 4 Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant. ABEILLE Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu'à ce qu'elle étouffe, elle n'étouffera pas sans t'avoir piqué. C'est peu de chose, dis-tu. Oui, c'est peu de chose. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles. A tous les repas pris en commun nous invitons la liberté à s'asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis. René Char haut de page SONNET Jean Cassou La plaie que, depuis le temps des cerises, je garde en mon cœur s' ouvre chaque jour. En vain les lilas, les soleils, les brises viennent caresser les murs des faubourgs. Pays des toits bleus et des chansons grises, qui saignes sans cesse en robe d'amour, explique pourquoi ma vie s'est éprise au sanglot rouillé de tes vieilles cours. Aux fées rencontrées le long du chemin je vais racontant Fantine et Cosette. L'arbre de l'école, à son tour, répète une belle histoire où l'on dit demain… Ah ! jaillisse enfin le matin de fête où sur les fusils s'abattront les points ! haut de page HERBERT MARCUSE Je voudrais dire deux mots sur le droit de résistance, parce que je découvre avec stupeur que personne n'est vraiment profondément conscient du fait que la reconnaissance de ce droit la civil disobedience en l'occurrence constitue l'un des éléments les plus anciens et sacrés de la civilisation occidentale. L'idée qu'il existe un droit supérieur au droit positif est aussi vieille que cette civilisation elle-même. Ce conflit entre deux Droits, toute opposition qui dépasse la sphère privée le rencontre. L'ordre établi détient le monopole légal de la force et il a le droit positif, l'obligation même d'user de cette violence pour se défendre. En s'y opposant, on reconnaît et on exerce un droit plus élevé. On témoigne que le devoir de résister est le moteur du développement historique de la liberté, le droit et le devoir de la désobéissance civile étant exercé comme force potentiellement légitime et libératrice. Sans ce droit de résistance, sans l'intervention d'un droit plus élevé contre le droit existant, nous en serions aujourd'hui encore au niveau de la barbarie primitive. Conférence Le problème de la violence dans l'opposition, Juillet 1967 haut de page FINISSONS CE SIECLE POURRI Patrick PEREZ SECHERET O a tué tant et tant tant tué. Finissons ce siècle pourri Et cannibale en silence. Mon regard est pendu parmi les dentiers, les valises ouvertes les monticules de paires de lunettes les crématoires éteints où la vie sans fin s'évide et s'évide! Les goulags les stalags les camps les fossés du monde nous serrent la gorge. Il y a des vêtements tellement chers aux vitrines que l'on ne voit plus l'envie mais le désert du désir Il y a des misères si vastes tellement plaintes au décor que l'on hait l'indifférence, que la colère est neuve Pensons demain où l'homme l'étranger n'est plus juif musulman chrétien mais familier où les putains sont libres, et nos mains des cerises sur leurs seins. Pensons demain les solidarités mises à la croisée de nos gestes, l'avenir un rythme nègre où le rêve réalise vraiment un monde meilleur sans soldats de faction, sans barbelé aux sentiments. Finissons ce siècle avec modestie nos slogans sous la pile de mensonges témoins de nos regards de loup, quand nous étions candides aux certitudes vides qui font les holocaustes. Finissons ce siècle! Le présent est d'urgence pour les droits de l'homme. haut de page L'ESTACA écrite par Lluis Llach sous Franco Cette chanson existe également en français et est interprétée par Marc Ogeret . L'estaca L'avi Siset em parlava De bon matí al portal Memtre el sol esperàvem I els carros vèiem passar. -Siset, que no veus l'estaca On estem tots lligats? Si no podem desfer-nos-en, Mai no podrem caminar! -Si estirem tot ella caurà Que moltde temps no pot durar Segur que tomba, tomba, tomba Ben corcada deu ser ja. Si tu l'estires fort per aqui I jo l'estires fort per allà Segur que tomba, tomba, tomba I ens podrem alliberar -Però Siset fa molt temps ja Les mans se'm van escorxant! I quan la força de me'n va Ella és més ample i més gran. - Ben cert, sé que està podrida, Però és que, Siset, costa tant! Que a cops la força m'oblida. Tornem a dir el teu cant L'avi Siset ja no diu res; Mal vent que se'l va emportà, Ell qui sap cap a quin indret I jo a sota el portal. I quan passen els nous vailets, Estiro el col per cantar El darrer cant d'en Siset, Lo darrer que em va ensenyar. Traduction Le pieu Grand-père Siset me parlait ainsi De bon matin sous le porche Tandis qu'attendant le soleil Nous regardions passer. - Siset, ne vois-tu pas le pieu Où nous sommes tous attachés ? Si ne nous pouvons nous en défaire Jamais ne pourrons nous échapper ! - Si nous tirons tous il tombera Cela ne peut durer longtemps C'est sûr il tombera, tombera, tombera Bien vermoulu, il doit être déjà. Si tu le tires fort par ici Et que je tire fort par-là C'est sûr il tombera, tombera, tombera Et nous pourrons nous libérer. - Mais Siset ça fait déjà bien longtemps Mes mains à vif sont écorchées ! Et alors que les forces me quittent Il est plus large et plus haut - Bien sûr, je sais qu'il est pourri, Mais aussi, Siset il est si lourd ! Que parfois les forces me manquent. Reprenons donc ton chant -Grand-père Siset ne dit plus rien, Un mauvais vent l'a emporté, Lui seul sait vers quel lieu Et moi je reste sous le porche. Et quand passent d'autres gens Je lève la tête pour chanter Le dernier chant de Siset, Le dernier qu'il m'a appris. haut de pageSUR LA VIE Nazim Hikmet La vie n'est pas une plaisanterie Tu la prendras au sérieux, Comme le fait un écureuil, par exemple, Sans rien attendre du dehors et d'au-delà. Tu n'auras rien d'autre à faire que de vivre. La vie n'est pas une plaisanterie, Tu la prendras au sérieux, Mais au sérieux à tel point, Qu'adossé au mur, par exemple, les mains liées Ou dans un laboratoire En chemise blanche, avec de grandes lunettes, Tu mourras pour que vivent les hommes, Les hommes dont tu n'auras même pas vu le visage, Et tu mourras tout en sachant Que rien n'est plus beau, que rien n'est plus vrai que la vie. Tu la prendras au sérieux Mais au sérieux à tel point Qu'à soixante dix ans, par exemple, tu planteras des oliviers Non pas pour qu'ils restent à tes enfants Mais parce que tu ne croiras pas à la mort Tout en la redoutant Mais parce que la vie pèsera plus lourd dans la balance.
vendredi 14 janvier 2011 Ce coeur qui haïssait la guerre / Robert Desnos / 17/1 C'est le nom du receuil sur lequel nous travaillerons pour découvrir une certaine poésie de la résistance. Préparez la page de garde de la séquence en y intégrant des photos de l'auteur, un de ses poèmes, la page de garde du recueil ... à 1422 Libellés 3ème 2, 3ème 4 Aucun commentaire Enregistrer un commentaire Article plus récent Article plus ancien Accueil Inscription à Publier les commentaires AtomRobertDesnos a toujours affirmé être un pacifiste. En vous basant sur ce poème, indiquez sicette dimension pacifique est présente dans cette création. 6 Quel est ce « cœur qui haïssait la guerre » ? A qui appartient-il ? 7. a. Relevez l’assonance présente dans les vers 1 à 5. Donnez la définition d’assonance. b. Selon vous, sur quoi cette figure de style cherche-t-elle à
Pourtantce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Francais se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Robert DesnosBonjour, J’ai besoin d’aide pour cette exercice je donne 15 point à celui qui m’aide. 3 Rossignol mon mignon, qui dans cette saulaie Vas' seul de bra … nche en branche à ton gré voletant, Dégoisant à l'envi de moi, qui vais chantant Celle qu'il faut toujours que dans la bouche j'aie Nous soupirons tous deux, ta douce voix s'essaie De fléchir celle-là, qui te va tourmentant, Et moi, je suis aussi celle-là regrettant, Qui m'a fait dans le cœur une si aigre plaie. Toutefois, Rossignol, nous différons d'un point. 10 C'est que tu es aimé, et je ne le suis point, Bien que tous deux ayons les musiques pareilles, Car tu fléchis t'amie au doux bruit de tes sons, Mais la mienne, qui prend à dépit mes chansons, Pour ne les écouter se bouche les oreilles. Pierre de Ronsard, Pièce retranchée des Amours, 1578. 1. Le poète s'adresse au rossignol c'est donc la 2º personne qui commande l'accord du verbe. - 2. Bavardant. a. De quelle forme poétique s'agit-il ? b. Observez les tercets et précisez s'il s'agit de la variante << française »> ou << italienne »>. c. Quel effet produit la pointe du dernier vers ? Bjr je devais prendre mon autoportrait photographique où je met en scène la passion qui m'anime et expliquer en 6 lignes l'autoportait. J'ai choisis d … e me prendre avec une raquette de ping pong dans les mains devant ma table de ping pong ouverte. J'aimerais que quelqu'un m'aide c'est à dire écrire un petit texte explicatif pour accompagner mon autoportrait, des idées le ping pong, la raquette, la balle, la table et pourquoi j'aime cette passionMerci d'avance Un pays où on ne comprend pas l'art est un pays d'es- claves, de robots, un pays de gens malheureux, un pays de gens qui ne rient pas ni ne sourient, … un pays sans esprit ; où il n'y a pas l'humour, où il n'y a pas le rire, il y a la colère et la haine. Eugène Ionesco, Notes et contre-notes 1966, Éditions Gallimard. a. Quel mot du texte peut être aussi bien un substantif qu'un verbe? Quelle est ici sa classe? Expliquez. C j pouvez vous m’aidez svp Passer composer du 1er grp 2 eme grp et 3 eme Remets les proposition dans l’ordre en les numéros temps pour former un texte cohérent Un jour, mon voisin m’a donné deux petits chats Que je voulai … s m’en occuper Qui sont si joli et et attendrissant! Dès que je les ai vus Et elle m’a fait confiance Je les ai adorés ! Qui avaient été abandonnés par leur mère Car ils ne voulaient pas d’animaux à la maison Maintenant toute ma famille a adopté ses chatons J’aiexpliqué à ma mère Mais parents n’étaient pas contents Je trouve des difficultées sur cette exercice pourriez vous m’aidez ! Cimer Adiez moi plz c’est important bonjour j'aurais besoin d'aide pour cette exercice ci dessous merci d'avance Bonjour j'aurais besoin d'aide pour cette exercice17 *** Soulignez les phrases à la forme passive et réécrivez-les à la forme active. Selon toute appa … rence, [le château] avait été temporairement et tout récemment abandonné. Nous nous installâmes dans une des chambres les plus petites et les moins somptueusement meublées. [...] Sa décoration était riche, mais antique et délabrée. Les murs étaient décorés de nombreux trophées. D'après Edgar Allan Poe, Le portrait ovale », Nouvelles histoires extraordinaires, trad. Charles Baudelaire, 1857. Merci d'avance Pourtantce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Francais se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, ZINEDDINE Mohamed ? [34 msg envoyés ]Publié le2014-09-14 220646 Lu 1996 foisRubrique CPGE Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille !Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haineEt qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent,Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne,Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au je l'entends qui me revient renvoyé par les non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaisesEt tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colèresEt des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour [et de la DESNOS 1900-1945, Destinée arbitraire, publication posthume en 1975. Sujets similaires les figures de style dans la boite à merveillesOn visite des sanctuaires Voir des sujets similairesDerniers articles sur le forum
Lesélèves du secondaire ont déjà abordé en troisième au collège de traitement poétique de la guerre à travers l'étude de poèmes engagés : « Souvenir de la nuit du quatre », de Victor Hugo, « Strophes pour se souvenir » de Louis Aragon, « Demain » ou « Ce coeur qui haïssait la guerre » de Robert Desnos, « Barbara » de Jacques Prévert, « Le déserteur » de Boris VianLe matin du 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté chez lui, 19 rue Mazarine, par trois agents de la Gestapo. Quelques minutes auparavant, il avait reçu un appel téléphonique des bureaux du journal "Aujourd'hui", pour le prévenir que la Gestapo le recherchait. Pourtant il ne cherche pas à fuir, il veut protéger sa compagne Youki Lucie Badoud. La Gestapo a arrêté le même jour un compagnon de résistance de Desnos, le jeune poète André Verdet, du mouvement "Combat". Desnos est engagé dans la résistance, au sein du réseau "Agir". Ce réseau se consacre à la collecte d'informations transmises ensuite aux services secrets alliés, notamment sur la localisation et l'identification des unités de l'armée allemande en France, sur les défenses allemandes des côtes de la Manche. Son travail au journal "Aujourd'hui" permet à Desnos de recevoir des informations destinées à la presse avant censure. Desnos fabrique aussi de fausses pièces d'identité aide aux membres du réseau et aux juifs menacés par les rafles. Desnos est lié à la presse et aux éditions clandestines Editions de Minuit. Il publie sous de faux noms des poèmes pour l'anthologie "L'Honneur des poètes". en 1943, "Ce coeur qui haïssait la guerre", sous le pseudonyme de Pierre Andier ; le 15 février 1944, une semaine avant son arrestation, il écrit "Le veilleur du Pont-au-Change", sous le pseudonyme de Valentin Guillois, poème publié le 1er mai 1944. Il cache aussi chez lui un réfractaire au Service du Travail Obligatoire Mais Desnos est sans doute arrêté pour d'autres raisons ses articles et prises de positions publiques contre l'occupation allemande, les collaborateurs parisiens, le gouvernement de Vichy pour Desnos, Pétain est le "Maréchal Ducono". Il s'attire la haine de l'écrivain Céline et du journaliste Alain Laubreaux. Au camp de Flöha, Desnos dira à André Bessière, son compagnon de déportation "J'ai trop déblatéré sur les Allemands, sur les collabos, sur le gouvernement de Vichy, sur les idolâtres du Maréchal et j'ai même tapé sur la gueule d'un baveux... un journaliste bien connu, grand cireur de pompes des boches." Le soir de son arrestation, Desnos est conduit à la prison de Fresnes. Cellule 355. Les 4 et 5 mars, il est interrogé au siège de la Gestapo, rue des Saussaies. Le 20 mars, il est transféré au Frontstalag 122, camp d'internement à Compiègne Royallieu, d'où partent les convois de déportés pour les camps de concentration en Allemagne. Au Frontstalag, dans le bâtiment A6, Desnos est le matricule Il y retrouve André Verdet et fait la connaissance d'un jeune résistant de 17 ans, André Bessière. Il organise avec les autres internés des conférences sur le surréalisme, des jeux spectacles, il écrit le poème "Sol de Compiègne". Au cours de trois voyages de Paris à Compiègne en train le troisième voyage dure 12 h à cause des bombardements sur les voies ferrées,Youki parvient à faire passer à Desnos des colis de vivres. Elle réussit même à lui rendre visite, le 20 avril. Le 26 avril, les internés sont rassemblés pour un appel les désignant pour le convoi de déportation du lendemain. Desnos, Bessière, Verdet font partie des 1700 déportés qui se dirigent en colonne, le 27 avril à 6h45, vers la gare de Compiègne. Youki et d'autres compagnes et parents de détenus sont à Compiègne pour un dernier adieu, devant le pont de bois qui enjambe l'Oise. Arrivés à la gare de marchandises, les déportés sont entassés à cent vingt par wagon. Les consignes données par les gardiens "Evasion sévèrement réprimée... Une tentative, tassés à deux cents par wagon complètement nus... Un évadé, dix fusillés choisis dans le wagon ; deux, tout le wagon fusillé." Quatre jours de voyage, les déportés souffrent de la faim, de la soif, les plus faibles meurent avant d'arriver à destination. Le convoi atteint Auschwitz le soir du 30 avril. Desnos est le matricule On ne sait pas pourquoi un convoi de déportés politiques a d'abord été dirigé sur Auschwitz-Birkenau, camp de concentration et d'extermination en Pologne, avant d'être dirigé plusieurs jours après vers Buchenwald, camp de concentration en Allemagne. La première destination, Auschwitz, a-t-elle été délibérément choisie en représailles à l'exécution du collaborateur Pierre Pucheu, condamné à mort par le tribunal militaire de la France Libre à Alger, au mois de mars ? Ce convoi est connu sous les noms de "convoi Pucheu" et de "convoi des Tatoués". Le 12 mai, départ des survivants du convoi des tatoués pour Buchenwald ; arrivée du convoi le 14 mai. A Buchenwald, block 56, Desnos est le matricule Le 23 mai, un nouveau convoi est organisé vers Flossenbürg, au nord-ouest de Nuremberg en Haute Bavière, près de la frontière tchécoslovaque. Desnos ne cherche pas à s'y soustraire, alors qu'il aurait pu obtenir de rester à Buchenwald, comme son ami Verdet. A Flossenbürg, où les déportés travaillent dans le carrière de granit et les usines souterraines, Desnos est le matricule Le 2 juin, nouveau convoi, nouvelle destination. Arrivée de 191 déportés du convoi des Tatoués au kommando de travail de Flöha, camp annexe de Flossenbürg, au nord de Chemnitz, en Saxe. Le camp de Flöha abrite une usine textile reconvertie dans la fabrication de fuselages d'avions. Desnos, peu apte aux travaux d'atelier, est affecté au balayage et à la maintenance. Il est le voisin de paillasse d'André Bessière. Il peut écrire trois lettres à Youki, en juin, en juillet 1944 , la dernière en janvier 1945. Les déportés doivent écrire ou faire écrire les lettres en allemand. Il reçoit de Youki des colis de vivres. A Flöha, les dures conditions de vie et de travail appel le matin à 04h, travail aux ateliers de 06h à 18h, pauses à 09h et 12h ; couvre feu à 21h après l'interminable appel du soir sont aggravées par la brutalité et le sadisme des kapos, les tensions entre déportés français et déportés russes et polonais, les poux, la faim, la dysenterie et la tuberculose. Un jour de mars 45, Desnos est battu et fouetté pour avoir jeté la soupe brûlante au visage du favori des kapos, qui servait une trop faible ration. Desnos organise pour ses camarades des séances d'oniromancie interprétation des rêves, consultation "clé des songes" tous les mois, ce qu'il faisait déjà pour des émissions de radio avant-guerre et de chiromancie les lignes de la main. A l'automne 1944 , Desnos écrit sur de petits carrés de papier, qu'il conserve dans une boîte en fer, des poèmes surréalistes, ainsi que l'ébauche d'une nouvelle oeuvre, le "Cuirassier nègre". Au même moment, en octobre 1944, dans Paris libéré depuis le mois d'août, le poème "Le veilleur du Pont-au-Change" est acclamé par les participants d'une soirée en hommage aux poètes de la résistance, au Théâtre français, en présence du général De Gaulle. Le nom de l'auteur du poème, prisonnier dans les camps en Allemagne, n'est pas révélé. Le 14 avril 1945, les troupes américaines s'approchent de Flöha. Les gardiens organisent l'évacuation du camp, c'est le départ de la marche de la mort pour quelque 700 déportés. Au cours de cette marche, un groupe de 56 déportés épuisés est massacré. Après 15 jours, il ne reste que 300 survivants. Desnos est malade, atteint de dysenterie. Il est agressé au cours d'une halte par des déportés russes et perd la boîte qui contenait ses derniers écrits, poèmes et ébauche du "Cuirassier nègre". Le 8 mai, les survivants parviennent à Theresienstadt Terezin, forteresse et camp de concentration en Tchécoslovaquie. Dix-huit mille juifs qui étaient encore internés à Theresiensdtadt ont été déportés et exterminés à Auschwitz-Birkenau en septembre-octobre 1944. Fin avril-début mai 1945, le camp se remplit de nouveaux déportés évacués des camps d'Allemagne. Du 2 au 5 mai, à l'approche de l'armée soviétique, les Allemands se retirent de Theresienstadt, le camp est pris en charge par la Croix-Rouge. Les Soviétiques arrivent le 8 mai, le jour de la capitulation allemande. Une épidémie de typhus s'est déclarée parmi les 14 à déportés alors présents à Terezin. Les rescapés de Flöha sont dirigés vers la Petite Forteresse, mais Desnos malade est conduit à l'infirmerie, puis, vers le 20 mai, à l'hôpital militaire russe. Dans la nuit du 3 au 4 juin, l'infirmier tchèque Josef Stuna remarque le nom de Desnos, dont il connaît les poèmes, sur la liste des malades d'une baraque de l'hôpital auxiliaire. Stuna et son assistante Alena Tesarova demandent au malade, en français - Connaissez-vous le poète Desnos ? - Oui oui ! Robert Desnos, poète français! C'est moi... C'est moi ! Desnos dit de ce matin là, où il sort de l'anonymat des déportés "c'est... mon matin.... le plus... matinal". Alena Tesarova "De son travail dans la résistance il ne nous entretint qu'une fois, nous avouant que les nazis n'avaient pas appris son plus important crime". A. Tesarova, "A la mémoire de Desnos", in "Signes du temps n°5", 1950 ; repris dans "L'Herne", 1987 Mais Desnos est au bout de ses forces, il meurt le 8 juin à 05h30. Stuna obtient que le corps de Desnos soit incinéré individuellement. Il recueille les cendres et les remet, avec la monture de lunettes, à l'aumonier français du camp. L'urne et les lunettes seront déposées à l'ambassade de France à Prague. Le 1er juillet, le journal tchèque Svobodne Noviny annonce la mort de Desnos. Youki apprend la nouvelle vers le 14 juillet, par une traduction de l'article. La presse française confirme la mort de Desnos le 6 août. 14 octobre, Prague, cérémonie de remise des cendres. 24 octobre, obsèques à Paris, à l'église Saint-Germain-des-Prés. Les cendres sont déposées au cimetière Montparnasse dans le caveau de famille."Ce que j'écris ici ou ailleurs n'intéressera sans doute dans l'avenir que quelques curieux espacés au long des années. Tous les 25 ou 30 ans on exhumera dans des publications confidentielles mon nom et quelques extraits toujours les mêmes. Les poèmes pour enfants auront survécu un peu plus longtemps que le reste. J'appartiendrai au chapitre de la curiosité limitée.. Mais cela durera plus longtemps que beaucoup de paperasses contemporaines"feuillets personnels de Robert Desnos, notes du 8 février 1944sources Youki Desnos Les confidences de Youki Fayard, 1999 André Bessière Destination Auschwitz avec Robert Desnos L'Harmattan, 2001 TexteC : Robert Desnos, « Ce Cœur qui haïssait la guerre », L’Honneur des Poètes Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, 5 Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de 5 salpêtre et de haine.
La poésie est une arme chargée de futur expansif Gabriel Celaya dimanche 25 avril 2021 "Vous n’aviez réclamé la gloire ni les larmes" Aragon en souvenir de L’Affiche Rouge placardée à Paris au lendemain de l’exécution de Manouchian et ses partisans FTP MOI 22 février 1944 jeudi 4 mars 2021 COURAGE PARIS A FROID, PARIS A FAIM Paul Eluard mardi 25 juin 2019 Voeux de Paul Eluard Le Château des pauvres mardi 2 janvier 2018 LE MARTYR lundi 8 juillet 2013 Poèmes de résistance et d’espérance 4 Couleur de colère Serge Reggiani jeudi 2 mai 2013 par Jacques Serieys Le déserteur Boris Vian jeudi 23 février 2012 Ce coeur qui haïssait la guerre Robert Desnos jeudi 23 février 2012 Ce coeur qui haïssait la guerre Robert Desnos samedi 19 décembre 2009
Hypothèsede lecture : > tonalité pathétique qui met en parallèle fin de vie / fin de guerre > « Quelle connerie la guerre ! » Séance de synthèse . Quelques pistes de réflexion à traiter en groupes et à rapporter oralement : Comparer cette vision de la guerre avec celle qui est rapportée dans le manuel d’histoire Je ne pouvais pas terminer ma modeste contribution au Printemps des poètes, sur le thème de "l'Insurrection poétique" sans parler de Robert Desnos dont on célèbre, cette année 2015, les 70 ans de la mort en déportation. Triste célébration qui a le mérite de parler des poètes engagés qui se sont battus pour leurs convictions en s'engageant dans la Résistance. N'oublions jamais ce que les nazis ont fait pendant la dernière guerre et transmettons cette mémoire à nos enfants et petits-enfants pour qu'ils s'en rappellent à leur tour. Sachons dès aujourd'hui, utiliser notre droit de vote du mieux possible en réfléchissant aux conséquences de nos actes. "En définitive ce n'est pas la poésie qui doit être libre, c'est le poète". Desnos, 1943 Robert Desnos est né le 4 juillet 1900 à Paris. Il est mort le 8 juin 1945 du typhus dans le camp de concentration de Theresienstadt en Tchécoslovaquie, quelques jours avant la libération du camp. Il passe son enfance dans un quartier populaire de Paris auquel il restera attaché toute sa vie et dont il parlera souvent dans ses poèmes. Lucien, son père, est mandataire aux Halles pour la volaille et le gibier et adjoint au maire de son arrondissement. Le jeune Robert n'aime pas l'école. A 16 ans il entre comme commis chez un droguiste après avoir obtenu le brevet. Il est attiré par la littérature. Il lit Hugo et Baudelaire, se passionne pour la culture populaire, les romans et les bandes dessinées. Il est fasciné par les affiches qui recouvrent les murs de Paris et par le cinéma. En 1917, il publie ses premiers poèmes dans la "Tribune des Jeunes", une revue socialiste. En 1919, il devient secrétaire de Jean de Bonnefon et gérant de sa maison d’édition. Robert Desnos entre ainsi dans le monde littéraire. Il publie alors quelques poèmes dans une revue d'avant- garde, "Trait d'union". C'est durant cette période qu'il rencontre Benjamin Péret chez un ami commun. De 1920 à 1922, il doit quitter la scène littéraire pour accomplir son service militaire au Maroc. À son retour en 1922, les artistes Dada se séparent en plusieurs clans... Le jeune poète choisit de rejoindre l'aventure surréaliste derrière André Breton. Au Certa où Benjamin Péret l'emmène c'est un bar disparu aujourd'hui, André Breton mène des expériences d'écriture sous hypnose. Robert Desnos a une facilité particulière à s'endormir et à dicter des poèmes dans son sommeil... Le premier texte publié, suite à cette expérience, qui reprend le personnage créé par Marcel Duchamp est, Rrose Sélavy 1922-1923. Robert Desnos participe aussi très activement aux diverses manifestations des surréalistes. Dans les années 1924-1929, Desnos est rédacteur de la revue fondée par André Breton, Louis Aragon , Pierre Naville et Benjamin Péret qui s'intitule, "La Révolution surréaliste". Elle deviendra pendant cinq ans le creuset des publications du groupe. Mais, quand André Breton veut orienter le mouvement vers le communisme, Robert Desnos rompt définitivement avec lui et le groupe surréaliste. En 1924, il participe pourtant au pamphlet collectif "Un cadavre", écrit par les surréalistes, véritable provocation de groupe dans lequel ils s'attaquent à une figure emblématique de la littérature, Anatole France qui vient de mourir... Toutefois, bien que devenu indépendant côté littérature, Robert Desnos ne reniera jamais les expériences auxquelles il a participé avec le groupe surréaliste. Cette année là, il rencontre la mystérieuse chanteuse de music Hall, Yvonne George dont il tombe obstinément amoureux, alors que cet amour ne sera jamais partagé. Elle hante ses rêves et elle sera source de nombreux poèmes d'amour "impossible". Elle mourra en 1930 de tuberculose. "J'ai tant rêvé de toi Que tu perds ta réalité"... Il adopte une écriture plus indépendante mais classique et traditionnelle et travaille dans la presse écrite notamment à "Paris-Soir". Vers 1930 il s'installe avec Youki Foujita Lucie Badoud dont il avait fait la connaissance en 1928, alors qu'elle vivait en couple. Une nouvelle vie commence pour lui, mais une vie malheureuse, la jeune femme qui a servi de modèle au peintre Foujita, puis est devenue sa maîtresse et sa femme, avant de rencontrer Desnos, reste une jeune femme volage et plutôt "écervelée", comme on le disait facilement à l'époque des jeunes femmes libres et indépendantes. Desnos écrit des poèmes tristes et désespérés où il exprime ses attentes, ses déceptions et ses espoirs et lui écrira des lettres magnifiques même en déportation. Et toi, Te souviens-tu de cette sirène de cire que tu m'as donnée? Tu te prévoyais déjà en elle et dans celle qui te ressemble. Tu ne meurs pas de la transfiguration de mon amour, mais tu en vis, elle te perpétue. Car c'est l'amour qui prévaut même sur toi, même sur elle. Et tu ne seras vraiment morte Que le jour où j'aurai oublié que j'ai aimé. Cette sirène que tu m'as donnée, c'est elle. Sais-tu quelle chaîne effrayante de symboles m'a conduit de toi qui fut l'étoile à elle qui est la sirène? Ô soeurs parallèles du ciel et de l'Océan! Mais toi. Je t'ai rencontrée l'autre nuit, Une fameuse nuit d'orages, de larmes, de tendresse et de colère. Oui, je t'ai rencontrée, c'était bien toi. Mais quand je me suis approché et que je t'ai appelé et que je t'ai parlé, C'est une autre femme qui m'a répondu "Comment savez-vous mon nom?" extrait de "Siramour" 1931 / Source Grand amateur de musique, Robert Desnos lui écrit de nombreux poèmes aux allures de chanson. En 1932, Paul Deharme, un des pionniers de la radio en France, lui propose de travailler avec lui. L'imagination, l'humour et la parole chaleureuse de Desnos font merveille à la radio. Il devient célèbre et ce travail lui permet de consolider sa situation financière. Non sans humour, il déclare qu'il est le poète "le plus écouté de France". Le 3 novembre 1933, à l'occasion du lancement d'un nouvel épisode de la série Fantômas, Robert Desnos crée à Radio Paris la "Complainte de Fantômas" qui ponctue, sur une musique de Kurt Weill une série de vingt-cinq sketches évoquant les épisodes les plus marquants des romans de Marcel Allain et Pierre Souvestre. C'est Antonin Artaud qui assure la direction dramatique et tient le rôle de Fantômas. Grâce à Armand Salacrou, il entre à l'agence "Information et publicité" et anime une équipe chargée d'inventer des slogans publicitaires pour des produits pharmaceutiques. Puis il devient rédacteur publicitaire pour des émissions diffusées sur Radio-Luxembourg et le Poste Parisien. Pour lui , grâce à cette expérience radiophonique, la littérature est devenu un moyen de communiquer. Il écrit alors de chansons, des cantates et des chansons de films. Lui qui était épris de liberté et d'humanisme, ne peut qu'être sensible à la montée du fascisme. Il adhère aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires. En 1936, après les élections, il rejoint le "Comité de vigilance des Intellectuels antifascistes", s'offusque contre le Front populaire qui refuse d'engager la France dans la Guerre civile espagnole. Mobilisé en 1939, Robert Desnos est convaincu de la nécessité de la guerre pour lutter contre le fascisme. Il redevient journaliste et écrit dans "Aujourd'hui". Henri Jeanson le directeur du quotidien est arrêté et le journal soumis à la censure allemande. Mais Robert Desnos ruse, modère ses paroles et continue les publications. Dès juillet 1942 il fait partie du réseau AGIR, auquel il transmet des informations confidentielles parvenues au journal. Il aide juifs et résistants en difficulté, fabrique des faux-papiers, et s'engage avec discrétion mais conviction contre le gouvernement de Vichy. Il 1943, le réseau Agir étant infiltré, il poursuit ses activités tout en se rapprochant du Réseau Morhange, créé par Marcel Taillandier. Robert Desnos continue à écrire des poèmes sous son nom mais aussi sous des pseudonymes ce qui lui permet de libérer sa parole. Il écrit en particulier "Le veilleur du Pont-au-Change". Le 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté par la Gestapo. Le 27, il fait partie d'un convoi de 1700 déportés qui quitte Compiègne pour Auschwitz puis Buchenwald, où il restera plus d'un an. On le transfère de camp en camp et après une dernière "marche de la mort", les déportés rejoignent le camp de Terezin en Tchécoslovaquie. Epuisé par les privations et malade du typhus, il meurt le 8 juin 1945, quelques semaines avant la libération du camp par les Russes. Il a eu l'ultime réconfort d'être reconnu par deux jeunes tchèques, Josef Stuna et Alena Tesarova, qui assistaient les déportés mourants. La dépouille du poète a été rapatriée et Robert Desnos est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris. Paul Éluard, dans le discours qu'il prononce lors de la remise des cendres du poète, en octobre 1945 écrit Jusqu'à la mort, Desnos a lutté. Tout au long de ses poèmes l'idée de liberté court comme un feu terrible, le mot de liberté claque comme un drapeau parmi les images les plus neuves, les plus violentes aussi. La poésie de Desnos, c'est la poésie du courage. Il a toutes les audaces possibles de pensée et d'expression. Il va vers l'amour, vers la vie, vers la mort sans jamais douter. Il parle, il chante très haut, sans embarras. Il est le fils prodigue d'un peuple soumis à la prudence, à l'économie, à la patience, mais qui a quand même toujours étonné le monde par ses colères brusques, sa volonté d'affranchissement et ses envolées imprévues. » De nombreux textes, à l’image de "Chantefables et Chantefleurs" seront publiés après sa mort. Autodidacte et curieux, il a laissé une oeuvre diverse et immense qui montre qu'il a non seulement évolué au cours de sa courte vie mais qu'il a aussi réussi à explorer des voies différentes. Il a montré tout au long de ses poèmes son amour pour la liberté, l'amitié, l'amour, la fraternité et l'espoir, combattant la réussite sociale, la bassesse des hommes et la misère. Bibliographie source ICI - Deuil pour deuil, publié aux éditions du Sagittaire en 1924, en 1982 dans la collection L’imaginaire » chez Gallimard. - C’est les bottes de sept lieues cette phrase "Je me vois", publié aux éditions de la Galerie Simon en 1926, repris en 1975 dans le recueil Destinée arbitraire de la collection Poésie/Gallimard ». - La liberté ou l’amour, publié chez Kra en 1927, repris chez Gallimard en 1982 dans la collection L’imaginaire ». - The Night of loveless nights, 1930, sans nom d’éditeur, publication hors commerce, repris chez Gallimard en 1969 dans la collection “Poésie/Gallimard”. - Corps et biens, publié chez Gallimard en 1930, repris chez Gallimard en 1968 dans la collection Poésie/Gallimard ». - Les Sans cou, 1934, sans nom d’éditeur, publication hors commerce, repris en 1942 dans Fortunes, chez Gallimard. - Fortunes, publié chez Gallimard en 1942, repris en 1969 dans la collection Poésie/Gallimard » avec la Cantate pour l’inauguration du Musée de l’Homme » de 1937. - État de veille, publié chez Robert-J. Godet en 1943, repris en 1975 dans Destinée arbitraire dans la collection Poésie/Gallimard ». - Le vin est tiré…, publié chez Gallimard en 1943, repris en 1992 dans la collection L’imaginaire » chez Gallimard. - Contrée, publié chez Robert-J. Godet en 1944, repris en 1962 à la suite de Calixto chez Gallimard. - Le Bain avec Andromède, publié aux éditions du Flore en 1944, repris en 1975 dans Destinée arbitraire dans la collection Poésie/Gallimard » chez Gallimard. - Trente chantefables pour les enfants sages, à chanter sur n’importe quel air, publié chez Gründ en 1944, repris en 1952 avec Chantefleurs chez Gründ. - Labisse, essai critique, publié aux éditions Séquana en 1945, repris en 1984 dans Écrits sur les peintres chez Flammarion. - La Place de l’Étoile, Rodez sans nom d’éditeur en 1945, version de 1928 reprise dans Nouvelles Hébrides et autres textes 1922-1930 chez Gallimard en 1978. - Choix de poèmes, aux éditions de Minuit en 1946. - Rue de la Gaîté, Voyage en Bourgogne, Précis de cuisine pour les Jours heureux publié aux éditions Les 13 épis en 1947, repris dans Récits, Nouvelles et Poèmes aux éditions Roblot en 1975. - Les Trois Solitaires, Longtemps après… hier, publié aux éditions Les 13 épis en 1947. - De l’érotisme considéré dans ses manifestations écrites et du point de vue de l’esprit moderne, publié aux éditions Cercle des Arts, vers 1953, repris en 1978 dans Nouvelles Hébrides et autres textes 1922-1930 chez Gallimard. - Domaine public, publié chez Gallimard en 1953 dans la collection Le Point du jour. - Mines de rien, publié chez Louis Broder en 1957, repris en 1975 dans Destinée arbitraire. - De tous les spectacles, publié chez Pierre André Benoît, Alès en 1960, repris dans Nouvelles Hébrides et autres textes 1922-1930 chez Gallimard. - Calixto suivi de Contrée, publié chez Gallimard en 1962. - Cinéma, publié chez Gallimard en 1966 articles de critique cinématographique et scénarios. - Les Pénalités de l’enfer ou les Nouvelles Hébrides, publié en 1974, chez Gallimard. - Destinée arbitraire, publié chez Gallimard dans la collection Poésie/Gallimard » en 1975. - Récits, nouvelles et poèmes, publié aux éditions Roblot en 1975. - Nouvelles Hébrides et autres textes, 1922-1930, publié chez Gallimard en 1978. - La Ménagerie de Tristan, publié chez Gallimard en 1978 dans la collection Enfantimages ». - Robert Desnos, un poète, fac-similés et illustrations, publié chez Gallimard en 1980, réédité en 1998. - Écrits sur les peintres, publié chez Flammarion en 1984. - Mines de rien, publié aux éditions Le temps qu’il fait en 1985. - Les Voix intérieures chansons et textes critiques, publié aux éditions du Petit Véhicule en 1987. - Les Rayons et les ombres Cinéma, publié chez Gallimard en 1992. - Le Bois d’amour, publié aux Éditions des Cendres en 1995. ******************************************************************************* Ce cœur qui haïssait la guerre… » Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent, Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne, Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat. Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs, Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Robert Desnos, 1943 paru dans L’Honneur des poètes "Robert le diable" chanté par Jean Ferrat Chanson écrite par Louis Aragon en hommage à Robert DesnosRetrouveztout ce que vous devez savoir sur le livre Robert Desnos, le roman d'une vie de de Dominique Desanti : résumé, couverture, notes et critiques des membres Kifim.
Pr Pa HDA Desnos Correction Préparation du sujet d’Histoire des Arts Ce cœur qui haïssait la guerre Robert Desnos, 1943 Correction Problématique Comment perçoit—on travers a son écriture l’engagement dans la Résistance de Robert Desnos ? REPÈRES du Général 18 jun 1940 ce De Gaulle or 3 Sni* to View Présentation de l’œuvre Ce cœur qui haïssait la guerre… fun des poèmes écrits par Robert Desnos sous le pseudonyme de Pierre Andier, publié le 14 collectif des juillet 1943 dans le recueil Éditions de Minuit L’Honneur des poètes. ?dité clandestinement, l’ouvrage rassemble, sous la direction de Paul Éluard, des extes de 22 poètes Aragon, Éluard l’attitude du poète est changement dans souligné aux vers 13—14 par les connecteurs logiques et mais pourtant » » et a été provoqué par le désir de s’affranchir de l’occupant allemand. Le poète et tous les resistants luttent au nom de la liberté. Celle —Ci inscrite dans la nature la bataille pour la liberté est associee au Mthme même des saisons et des marées » v16. Il est donc normal que le cœur décide de combattre pour la liberté v2 Desnos joue sur le double sens du mot cœur Au sens propre, il désigne l’organe vital at » v 1 , se gonfle » v3, envoie dans les veines le sang » v3. Au sens figuré, il est une façon d’exprimer le siège des sentiments poète notamment l’engagement du et des Français. Champ lexical du combat Le verbe battre » employé à plusieurs reprises le poème, les noms combat » v. salpêtre » v. et 6, émeute » v. 6, assaut » v. 10, révolte 12 et colères » » v. 12, v. mort » On relève dans ce poème de nombreux procédés stylistiques qui permettent au poète de souligner la force de son engagement sa détermination répétitions battre • Des » quiÀla caille. Messages n°11, 1944. Ce coeur qui haïssait la guerre (Robert Desnos) Ce coeur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des Encore un site où lire la résistance poème de Desnos pour ce paradoxe terrible et constant de celui qui lutte, résiste et qui s'engage. CE CŒUR QUI HAÏSSAIT LA GUERRE Robert Desnos Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce cœur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres cœurs, de millions d'autres cœurs battant comme le mien à travers la France. Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit. Lillya lu « Ce coeur qui haïssait la guerre », poème de Robert Desnos. | Ouest-France Publié le 12/05/2018 à 00h21. Abonnez-vous .